Воскресенье 27 Февраля 2022

Тридцать-седмое воскресенье после Пятидесятницы

О Страшном Суде

Неделя мясопустная

 (Mф 25 ; 31-46)

 

 

 

 

во имя Отца, и Сына, и святаго Духа,

 

 

аминь глаголю вам, понеже сотвористе единому сих братий моих менших, мне сотвористе (Мф 25,40).

 

Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.

 

аминь глаголю вам, понеже не сотвористе единому сих менших, ни мне сотвористе (Мф 25,45).

 

Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites.

 

эта евангельская притча напоминает нам, что христианская вера состоит в том, чтобы действовать, делать добрые дела для ближнего, по отношению ко всем тем, кого Господь поставил на нашем пути.

 

все мы знаем притчу о самарянине.

 

мужчину избили грабители, и он остался полумёртвым.

священник видел его, и он ушёл.

левит также видел его и прошёл.

увидел его самарянин и сжалился.

 

 

Des brigands ont battu un homme, et il a été laissé à demi-mort.

Un prêtre l’a vu et il est passé outre.

Un lévite l’a également vu et il est passé outre.

Un Samaritain l’a vu et il a été ému de compassion.

 

Tant que nous en avons la force, tant que nous en avons la possibilité, nous devons agir, accomplir des actions, œuvrer autour de nous, ne pas avoir peur de courir un certain risque, d’affronter un certain danger, de rencontrer des obstacles ou des adversités, voire même des contrariétés, à condition que notre but – ou notre finalité – soit toujours noble, élevé, généreux, tourné vers Dieu ou bien vers notre prochain.

 

Plus tard, lorsque les forces nous manqueront, lorsque nous n’aurons plus d’énergie ni la possibilité d’agir, à cause de la maladie, de la fatigue, de la vieillesse ou de la douleur, il sera temps de nous consacrer à la contemplation, à la prière, à la lecture, bien sûr à la méditation de la parole de Dieu et à la psalmodie.

 

Sur ce plan-là, la vie de sainte Marie Skobtsova est instructive et exemplaire : Mère Marie a beaucoup agi, elle a multiplié des interventions et des initiatives auprès des nécessiteux, elle ne s’est jamais ménagée pour aider les autres autour d’elle. A la fin, dans le camp de concentration, juste avant sa mort, elle a éprouvé une extrême faiblesse corporelle et elle a pu mesurer, alors, la valeur d’une vie consacrée seulement à la contemplation et à la prière, la valeur d’une vie en dialogue constant avec le Seigneur.

 

понеже сотвористе единому сих менших, мне сотвористе.

понеже не сотвористе единому сих менших, ни мне сотвористе.

 

мы хорошо знаем две величайше заповеди божии:

 

возлюбиши Господа Бога твоего всем сердцем твоим, и всею душею твоею, и всею мыслию твоею.

сия есть первая и большая заповедь.

вторая же подобна ей: возлюбиши искренняго твоего яко сам себе (Мф 22; 37-39).

 

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.

C’est le premier et le plus grand commandement.

Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

 

на самом деле две божественные заповеди составляют одну и ту же заповедь.

 

когда мы искренне смотрим на нашего ближнего, мы можем увидеть в нём Христа.

и тогда, когда мы любим Христа, мы любим всех, кто в Господе.

любя всех, кто в нём, мы любим Христа.

 

но чтобы достичь этой степени святости, нужны молитва, терпение, смирение и благодать святого духа.

 

L’évangile d’aujourd’hui se rapporte à la parabole du jugement dernier — притча о страшном суде.

 

C’est normal et c’est logique, pour nous chrétiens orthodoxes, de s’attendre à être jugés, d’être soumis au jugement de Dieu, à la fin de notre existence sur terre.

 

Car nous avons été créés, chacun de nous, à l’image de Dieu et nous avons reçu la vocation de nous rapprocher, autant que possible, de sa ressemblance.

Nous sommes responsables de nos actes, nous sommes conscients de ce que nous faisons, nous sommes, d’une certaine façon, libres d’accomplir telle ou telle chose, de participer à la réalisation de tel ouvrage.

Au bout du compte, nous serons jugés de manière équitable et juste, sur la façon dont nous aurons usé de notre liberté : soit de nous efforcer d’entrer dans le Royaume de Dieu, soit de nous attacher à ce monde mensonger et précaire qui passe et qui disparaîtra.

 

Dans l’histoire de l’Eglise et dans l’histoire du peuple de Dieu, nous voyons qu’il y a toujours eu des guerres, des invasions, des épidémies, des famines, des tremblements de terre, toutes sortes de calamités. Il y a donc eu sans cesse des contrariétés et des adversités qu’il a fallu accepter et surtout surmonter avec l’aide du Seigneur.

 

L’Eglise est l’image du Royaume de Dieu sur terre. Comme telle, l’Eglise n’appartient pas au monde. Mais elle est dans le monde et elle est touchée forcément par les drames et les souffrances qui se produisent dans le monde et qui l’atteignent, la déchirent et la crucifient.

 

Dans notre époque immédiatement contemporaine, nous avons connu et nous connaissons bien des épreuves douloureuses :

— en mars-avril 2020, il y a eu le confinement national qui nous a privé des offices liturgiques du grand carême, de la semaine sainte et de la fête de Pâques. Souvenons-nous : c’était une grande tristesse.

— puis il y a eu différents couvre-feux, une jauge à respecter, des mesures sanitaires à appliquer. Si bien qu’en 2021, nous avons été contraints de célébrer les offices de la fête de Pâques le dimanche matin. C’était évidemment inhabituel.

— et puis il y a eu le port du masque, les tests, le vaccin, les trois injections, le pass sanitaire, le pass vaccinal, etc. Cela a pu conduire à des interrogations, des exaspérations et même à des divisions, y compris au sein des paroisses. En tout cas, parfois à une relative tension entre des personnes d’une même communauté.

— maintenant, ce sont les événements douloureux qui se passent en Ukraine, depuis quelques jours, qui nous affligent profondément et qui nous consternent.

 

Il me semble que la meilleure réponse que nous pouvons apporter, nous chrétiens orthodoxes, c’est la prière personnelle, la prière collective et l’offrande de notre liturgie au Seigneur.

La prière, reconnaissons que c’est ce qui nous manque le plus aujourd’hui et dont nous avons le plus besoin, dans nos vies si tourmentées et si bousculées.

Nous entendons si souvent, au cours de nos offices, ces deux paroles qui se répondent :

— Господу помолимся – prions le Seigneur.

— Господи, помилуй — Seigneur, aie pitié.

Oui, il ne faut pas cesser de prier – ce n’est pas une attitude passive ni une posture de résignation. Il faut, autant que possible, persévérer dans la prière, en la faisant monter vers Dieu avec foi, espérance et amour.

 

L’évangéliste Jean nous a laissé un enseignement profond en nous rapportant une parole de Jésus :

« сия глаголах вам, да во мне мир имате: в мире скорбни будете: но дерзайте, яко аз победих мир ».

« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).

 

отсюда важность для каждого из нас быть внимательным к настоящему моменту, смотреть только на настоящее: настоящий момент — это время, которое дано нам любить, любить Бога и любить своего ближнего.

Aминь

Игумен Алексей