Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

« Insensé ! cette nuit-même, ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce ? » (Lc 12,20).
Cet homme, qualifié d’insensé, n’a pas pris en compte la mort, encore moins sa propre mort. Il a tout simplement oublié que Dieu peut lui retirer la vie à tout instant.
Notre âme a été créée par le souffle de Dieu, notre âme nous a été prêtée par Dieu, notre âme ne nous appartient pas mais appartient à Dieu. A tout instant, notre âme peut nous être demandée par Dieu.
Le temps nous a été accordé par Dieu comme un don inestimable. Nous ne devons pas le gaspiller inutilement mais, au contraire, en profiter avec sagesse. L’apôtre Paul, justement, nous invite à nous conduire comme des sages et non comme des insensés. Gardons, si possible, à l’esprit que la mort est là, juste derrière nous.
Voici un conseil donné par les Pères de l’Eglise :
« Garde toujours le souvenir de la mort ».
Eh oui, la vie est courte et peut prendre fin à chaque instant.
Cela doit conférer à chaque moment du poids, de l’importance et de l’intérêt.
Nous devons nous efforcer de vivre pleinement le moment présent. Le passé est perdu, le futur est incertain, c’est le présent qui compte. Le riche est insensé, il n’a pas grandi, il ressemble à un enfant qui veut vivre dans l’insouciance. Surtout, il n’a pas de projet pour la vie après la mort. Au contraire, il faut se préparer pour la vie plus longue et sans fin qui est la vie en Dieu. Nous venons de l’entendre : il faut être riche pour Dieu, il faut s’enrichir pour l’éternité.
Les biens nous sont donnés par Dieu gratuitement, à condition de les recevoir avec actions de grâce. Le plus grand de ces biens, c’est la vie éternelle dans le Royaume des cieux. Devenir riche pour Dieu, c’est justement se préparer pour la vie éternelle. C’est vivre en ce monde selon la promesse de l’éternité, dans l’espérance de connaître la vie éternelle après la mort, auprès de Dieu. Quelles sont les richesses que nous devons acquérir, pour mieux nous préparer à la vie éternelle, dans le Royaume de Dieu. ? Connaître la parole de Dieu, obtenir la pureté du cœur, choisir la pauvreté, pour que le Seigneur soit tout pour nous.
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Nous célébrons aujourd’hui la mémoire du saint et vénérable Nicon de Radonège. Il est né au milieu du quatorzième siècle, dans une ville située entre Rostov et Radonège.
Il s’est rendu, très jeune, auprès du vénérable Serge de Radonège mais celui-ci ne l’a pas accepté dans son monastère. Il l’a placé sous la direction d’un de ses disciples, dans un monastère de Serpoukhov.
Saint Nicon montrait une grande humilité et un renoncement total à sa propre volonté. A l’âge de trente ans, il a été jugé digne du sacerdoce et il a obtenu la bénédiction d’aller au monastère de la sainte Trinité, auprès de son Maître.
Saint Serge l’a reçu avec amour, il l’a mis à son service, dans sa cellule, et il en a fait le second du monastère. Après la mort de saint Serge, les frères ont choisi saint Nicon comme higoumène et père spirituel.
Plus tard, le monastère a été envahi par les Tatares et détruit.
Saint Nicon a réussi à s’enfuir avec ses moines et à emporter les livres et les vases sacrés. A leur retour, ils ont construit un nouveau monastère.
Saint Nicon s’est endormi dans la paix du Seigneur, bien âgé. Il a été enseveli en face du tombeau de saint Serge.
Il est souvent apparu, en compagnie de saint Serge, pour guérir les malades et pour protéger le monastère.
Amen
