Dimanche 13 décembre 2020
Saint André, le premier apôtre appelé
(Jn 1, 35-51)
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,
Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de saint André, le premier apôtre appelé par le Seigneur.
Saint André était un Juif de Galilée, il était le frère de l’apôtre Pierre. C’est le premier des apôtres à connaître Jésus-Christ, juste après son baptême, sur les bords du Jourdain.
Mais son appel définitif a eu lieu, lorsque Jésus l’a rencontré, en présence de son frère Simon-Pierre, en train de jeter les filets dans le but d’attraper des poissons, sur le lac de Tibériade. Pour cette raison, la tradition de l’Église lui donne le titre de « premier appelé » par le Seigneur.
Vous vous souvenez de ces mots tirés de l’évangile :
« Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer ; car ils étaient pêcheurs.
Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.
Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. » (Mt 4 ; 18-20).
Après la Pentecôte, saint André part prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage autour des côtes de la Mer Noire.
Il est considéré comme le fondateur de l’Église de Constantinople.
A la fois apôtre et martyr, à l’appel du Christ, il laisse aussitôt ses filets pour devenir pêcheur d’hommes.
Son long voyage se termine en Achaïe, à Patras, où il est crucifié.
Le proconsul de la région lui propose, soit de sacrifier aux idoles, soit de mourir sur la croix. Il choisit de mourir en martyre comme son frère Simon-Pierre et comme le Christ. Il survit pendant deux jours, sur la croix, pendant lesquels il n’arrête pas de prêcher la bonne parole. Il meurt dans une grande lumière.
Jésus interroge ses deux disciples en leur demandant ce qu’ils cherchent. Eux répondent qu’ils cherchent, non pas quelque chose, mais Quelqu’un.
« Jésus se retourna, et voyant que deux disciples le suivaient, il leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeures-tu ? » (Jn 1, 38).
C’est vrai pour chacun d’entre nous : au commencement, nous cherchons, nous cherchons quelque chose, mais nous ne savons pas quoi précisément.
Ayant connu la maladie, la souffrance, la tentation, l’épreuve, les difficultés, mais aussi certaines joies, et également quelquefois le bonheur, nous cherchons Quelqu’un, une Personne, sans pouvoir encore mettre un nom sur ce Visage. Plus tard, nous nous efforçons d’aller à la rencontre du Seigneur, car ce Visage nous a été dévoilé dans un moment de grâce divine, et nous savons désormais vers Qui nous pouvons nous tourner et demander un secours.
Nous venons d’entendre, aujourd’hui, dans l’Évangile :
« Où demeures-tu ?
Venez, leur dit-il, et voyez. Ils allèrent, et ils virent où il demeurait ; et ils restèrent auprès de lui ce jour-là ». (Jn 1 ; 38-39).
Vivre avec Jésus, rester en sa présence, Le suivre, marcher dans ses pas, tout cela il faut le comprendre dans un sens théologique. Cela se rapporte à l’accomplissement de la foi, à un attachement définitif à la personne du Christ.
Il existe plusieurs étapes par lesquelles le chrétien orthodoxe doit passer, dans sa vie spirituelle qui se déroule dans l’espace mystique de l’Église :
-aller vers Jésus, Le rejoindre, le Servir : cela signifie le travail, l’action, les œuvres, comme, par exemple, apporter de l’aide à notre prochain, dans notre entourage.
-puis, rester auprès de Jésus, vivre en sa présence, dans sa proximité immédiate : cela se traduit par la psalmodie, les offices liturgiques à l’église, la lecture, la méditation, la contemplation, la connaissance de Dieu.
-en dernier lieu, c’est Jésus qui vient vers nous pour habiter en nous, à travers les sacrements : le baptême, la chrismation ou l’onction d’huile sainte, le mariage, la confession, la communion eucharistique, l’ordination, etc.
Au fond, ces étapes correspondent au cycle de la vie sur terre, pour chacun de nous :
-au début de notre existence, c’est notre corps qui est plein de force et d’énergie, au point que c’est lui qui porte et qui mène l’âme et l’esprit. Notre relation au Christ est faite de services, d’œuvres, de bonnes actions, d’ouvrages accomplis, etc.
-puis, comme nous avançons en âge, le corps décline, il est moins fort, il a moins d’énergie, et c’est l’âme qui prend le relais, c’est elle qui nous dirige et qui construit notre nouveau rapport avec le Seigneur : à travers la prière, essentiellement.
-enfin, lorsque le corps est très affaibli, l’âme demande que le Seigneur habite dans son cœur et qu’Il lui donne la force de vivre, avec piété et dignité, jusqu’à notre dernier souffle.
Nous connaissons bien cette prière, adressée au Saint Esprit, parce que nous la prononçons plusieurs fois dans la journée et que nous l’entendons, de façon solennelle, au début de chaque divine liturgie :
« Roi du Ciel, Consolateur, Esprit de vérité, (…) viens et fais ta demeure en nous ».
Amen.
higoumène Alexis