37ème dimanche après la Pentecôte

 Dimanche du publicain et du pharisien

(Lc 18 ;10-14)

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

 

« Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain » (Lc 18,10).

Le pharisien se tient debout, il prie en lui-même, il se tourne vers Dieu avec action de grâce. Mais il n’a aucune demande à adresser à Dieu.

La prière, c’est possible, peut être une action de grâce, mais, avant toute chose, c’est une demande dirigée vers Dieu.

Le publicain se tient sur le côté, il n’ose pas lever les yeux vers le ciel, il prononce une prière qui apparaît comme un cri pour demander de l’aide.

Le publicain a l’expérience de la prière, il sait que, pour prier profondément, il faut se reconnaître misérable, indigne, pécheur…

A la fin, il espère en la miséricorde de Dieu. Il termine sa prière par ces mots :

« O Dieu, sois moi miséricordieux, qui suis un pécheur » (Lc 18, 13).

Cela ressemble à la prière de Jésus ou à la prière du cœur :

« Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur ».

« Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé » (Lc 18,14).

L’humilité, c’est une vertu très importante dans l’église, et aussi dans la vie.

Il ne s’agit pas seulement de l’humilité du corps, ou de l’humilité de la parole, ou encore de l’humilité de l’apparence ; non, il s’agit de l’humilité intérieure, de l’humilité du cœur, celle de l’esprit, de l’intelligence et de l’âme.

Le publicain, il entre dans l’église, il s’humilie, il se frappe la poitrine, il demande à Dieu le pardon et il retourne dans sa maison justifié.

Aujourd’hui, dans notre monde contemporain, on méprise l’humilité, on la rejette et, même, on l’exclut. Au contraire, il nous est proposé de manifester de l‘orgueil, de la supériorité et du mépris.

« Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes » (Lc 18,11).

Aujourd’hui, nous pensons, par erreur, que l’humilité, c’est un signe de faiblesse, une marque d’impuissance, le signe d’une position d’infériorité.

Malheureusement, c’est une opinion répandue, y compris dans l’Eglise.

Tout d’abord, c’est quoi l’humilité ? Dieu, Lui-même, est modeste, humble.

Par conséquent, l’humilité, c’est une qualité divine, c’est une vertu surnaturelle.

Celui qui se rapproche de Dieu, celui qui se tient près de Dieu, il participe à son humilité divine, il se revêt de son humilité.

Par exemple, Marie, Mère de Dieu ; saint Séraphin de Sarov ; saint Serge de Radonège ; et aussi chacun d’entre nous, lorsque nous nous trouvons en relation avec Dieu, à travers notre prière.

C’est Dieu Lui-même qui nous a donné cet enseignement dans l’évangile :

« Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29).

Hier soir, pendant l’office de vigile, nous avons entendu des prières extraites du triode de carême.

Le grand carême commence par des prières sur l’humilité.

Après la lecture de l’Evangile et l’annonce de la Résurrection du Christ, nous chantons un tropaire qui sera entendu au cours du grand carême :

« Ouvre-moi les portes du repentir, ô donateur de vie, mon esprit veille sur ton temple saint, qui porte le temple de mon corps tout souillé : mais, parce que tu es clément, purifie-moi par ta miséricorde compatissante ».

 

Amen.

higoumène Alexis