Dimanche 16 mai 2021

Troisième dimanche après Pâques

Dimanche des saintes femmes myrrophores

(Mc 15,43-16,8)

 

 

 

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

 

Le Christ est ressuscité !

 

« Le soir étant venu, — comme c’était la préparation, c’est-à-dire, la veille du sabbat, — arriva Joseph d’Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu » (Mc 15, 42-43).

 

Le chrétien, c’est celui qui cherche à acquérir le Saint Esprit et qui attend la venue du Royaume de Dieu.

Le chrétien, c’est celui qui se tient debout et qui regarde ; celui qui marche vers le Royaume des cieux. Il est un pèlerin, il est un citoyen du ciel, il est toujours en mouvement, il cherche sans cesse à comprendre les mystères de Dieu.

Rappelons-nous ce récit dans l’évangile : c’est très tôt le matin, il fait encore sombre, Jésus se lève, Il sort et il va dans un endroit désert pour prier.

Ses disciples le cherchent partout et, à la fin, ils Le trouvent.

Ils lui disent : tous, nous Te cherchons.

« Il leur répondit : Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j’y prêche aussi ; car c’est pour cela que je suis sorti » (Mc 1, 38).

« Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait » (Mc 15,47).

Puis juste après : « Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus » (Mc 16, 1).

Ces femmes, elles ont suivi Jésus jusqu’au pied de la croix, elles L’ont accompagné jusqu’à la mort.

Maintenant, elles deviennent les témoins de sa résurrection.

C’est très important, cette continuité de la présence de ces femmes, cette continuité de leur témoignage se trouve au fondement de notre foi chrétienne.

Notre religion chrétienne, c’est une religion incarnée.

Le Fils de Dieu s’est incarné, Il est devenu homme, Il est entré dans l’histoire.

Ces femmes ont vu Jésus avant sa mort et elles sont venues embaumer son corps après sa mort.

Elles ne peuvent pas expliquer la résurrection du Christ, mais elles peuvent témoigner qu’un mystère s’est produit.

A la fin, ces femmes ont eu peur, elles se sont enfuies et sont restées en silence, ne disant pas un mot.

Nous ne devons pas minimiser le sens de cette nouvelle et de cette annonce de la résurrection du Christ.

Comme ces femmes qui sont sorties du tombeau, nous ne pouvons pas comprendre ce mystère ni même en parler.

Il faut l’accepter avec foi, avec crainte et un silence respectueux.

Le Christ est ressuscité : ce n’est pas facile de le dire, c’est même difficile de le proclamer, parce que c’est une vérité incroyable, étonnante, qu’on ne peut pas expliquer par le raisonnement.

« Elles sortirent du sépulcre et s’enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi » (Mc 16,8).

A l’origine, c’était le dernier verset de l’évangile de saint Marc.

Un peu plus tard, nous avons ajouté une dernière partie, pour rassurer celui qui lit et celui qui écoute.

Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire des saintes femmes myrrophores, en particulier, la mémoire de Marie Madeleine.

Marie Madeleine est née dans un petit hameau de pêcheurs, appelé Magdala, et qui était situé sur la rive ouest du lac de Génésareth, à cinq kilomètres de la ville de Tibériade.

Elle vivait dans la crainte de Dieu et elle gardait les commandements divins.

Un jour, elle a été possédée par sept démons. Elle en a été très affligée et a beaucoup souffert.

A ce moment, elle a appris que Jésus passait dans la contrée et qu’Il attirait à Lui une grande foule par ses miracles et son enseignement.

Marie Madeleine a couru vers Jésus, remplie d’espérance. Elle est alors devenue témoin d’un miracle accompli par le Christ, celui de la multiplication des pains et des poissons, afin de nourrir plus de quatre mille hommes.

Elle s’est jetée aux pieds du Seigneur et Lui a demandé de connaître le chemin qui mène vers la vie éternelle.

Le Christ l’a délivrée de cette épreuve.

Ensuite, Marie a décidé de renoncer à tous ses biens et à tous les attachements au monde, afin de suivre Jésus dans ses voyages, avec ses apôtres, la Mère de Dieu et d’autres femmes.

Elle se tenait au pied de la croix du Seigneur, en présence de la Mère de Dieu et de saint Jean le théologien.

Le premier jour de la semaine, à l’aube, Marie Madeleine et l’autre Marie se sont rendues au tombeau avec des aromates, pour embaumer le corps de Jésus. Un ange leur est apparu et elles ont entendu un tremblement de terre. Un ange leur a dit que Jésus n’était plus dans le tombeau, mais qu’Il était ressuscité.

Le jour s’est levé, et Marie Madeleine, pour la deuxième fois, s’est rendue au tombeau. Elle a vu que le tombeau était vide. Elle est restée à côté de la tombe. Elle s’est demandée qui avait pu prendre le corps de Jésus. Etonnant !

Deux anges sont apparus dans des vêtements blancs et ils lui ont demandé pourquoi elle pleurait. Elle leur a répondu. Alors elle s’est retournée et a vu Jésus.

Elle a pensé que c’était le jardinier. Elle lui a demandé s’il n’avait pas pris le corps de Jésus.

Jésus l’a appelée par son nom « Marie ». Elle a aussitôt reconnu la voix du Seigneur. Surtout, elle a compris que Jésus s’était adressée à elle de façon personnelle.

Jésus lui a dit : « Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jn 20, 17).

Le Christ voulait que Marie comprenne le vrai sens de la résurrection : ce n’est pas un simple miracle corporel. Marie devait comprendre, et nous aussi nous devons comprendre que le corps ressuscité de Jésus n’est plus soumis au temps et à l’espace, qu’Il n’appartient plus à l’histoire de l’humanité.

C’est ce que nous avons entendu dans l’évangile, pendant la divine liturgie, dimanche dernier :

« Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19).

En vérité, Il est ressuscité !

 

Amen.

higoumène Alexis