Jeudi 19 août 2021

Fête de la Transfiguration de Notre Seigneur

 (Mt 17 ; 1-9)

 

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

 

 

La fête de la Transfiguration du Seigneur est très vénérée dans l’Eglise orthodoxe.

Cet événement nous permet de mieux comprendre le mystère de la personne du Christ.

 

Le Christ est à la fois un homme : Il s’est abaissé, Il s’est méprisé, Il s’est appauvri, Il s’est anéanti.

Le Christ est également Dieu, Il est pleinement Dieu.

L’apôtre Paul nous a justement enseignés :

 

« Car en Lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col. 2, 9).

 

Dans la personne du Christ sont toujours présents ces deux aspects : le Christ s’est anéanti, Il a accepté de mourir sur la croix.

En même temps, Il garde sa majesté, sa divinité et sa gloire.

C’est précisément ce que nous venons de voir et d’entendre dans l’Evangile aujourd’hui :

 

« Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Mt 17, 2).

 

La Transfiguration du Seigneur est située entre son baptême et sa Passion.

 

Jésus a choisi trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean, pour qu’ils puissent voir la lumière divine que nous verrons plus tard, dans le Royaume.

Jésus a réuni ici les trois apôtres, pour qu’ils contemplent sa gloire sur le mont Thabor, dès ici-bas, de leur vivant.

Plus tard, Jésus les réunira pour qu’ils Le voient découragé, méprisé, puis crucifié sur la croix, rejeté, sans beauté, sur le mont Golgotha.

Aujourd’hui, les trois apôtres sont des témoins de la Transfiguration du Seigneur.

Plus tard, ils vont l’oublier. Lorsque Jésus sera arrêté, ils vont se sauver lâchement.

 

Sur l’icône de la Transfiguration, les rayons de lumière, qui partent du corps du Christ, touchent les apôtres, les rochers, les arbres, le ciel et toute la terre.

En regardant cette icône, nous aussi nous recevons les rayons de lumière et nous sommes illuminés intérieurement.

A la fin de la première heure, après l’office de la vigile, nous entendons une très jolie prière dans laquelle le mot « lumière » apparaît trois fois.

Nous ne nous lassons pas d’écouter cette prière, qui nous prépare à participer à la divine liturgie, qui sera célébrée le lendemain matin.

 

« O Christ, Lumière véritable, qui, en venant dans le monde, illumine et sanctifie tout homme, que la lumière de ta Face nous marque de son empreinte, afin qu’en elle nous voyions la lumière inaccessible … ».

 

Comment pouvons-nous recevoir la lumière du Christ, cette lumière divine, qui a resplendi sur le mont Thabor et dont nous sommes devenus les témoins aujourd’hui ?

En effet, nous sommes pécheurs, lourds, attachés au monde, attirés vers les choses d’en-bas.

Il y a quelques mots très importants dans le tropaire de la fête :

 

« Tu as été transfiguré sur la montagne, ô Christ Dieu, ayant montré à tes disciples ta gloire, autant qu’ils pouvaient la supporter… ».

 

Dieu connaît chacun d’entre nous, Il peut et Il veut se révéler à chacun de nous, mais Il respecte notre liberté, Il épargne notre faiblesse.

Dieu veut nous sauver, mais Il ne veut pas nous anéantir.

Dieu allume en nous une lumière par le don du Saint Esprit mais Il agit conformément à la mesure de chacun de nous, suivant notre pureté et notre dignité.

 

L’Eglise orthodoxe célèbre avec une grande solennité la fête de la Transfiguration du Seigneur le 6 août, selon l’ancien style, quarante jours avant l’exaltation de la croix.

La Transfiguration du Seigneur et l’exaltation de la croix, de cette façon, sont deux fêtes inséparables.

Quarante jours entre ces deux événements constituent ce lien.

Quarante jours, c’est le temps d’un carême, ce qui fait de la Transfiguration une préparation au mystère de la croix du Seigneur.

 

 

Amen.

higoumène Alexis