Vendredi 7 janvier 2022
Fête de la Nativité du Christ
Noël
(Mt II, 1-12)
во имя Отца, и Сына, и святаго Духа,
слова праздничного кондака учат нас, что то, что мы видим, не совсем реальность, и то, что мы слышим, тоже не совсем правда:
«дева днесь пресущественнаго раждает, и земля вертеп неприступному приносит (...) нас бо ради родися отроча младо, превечный Бог».
хотя Христос вечен, он приходит в мир и входит в историю. хотя он бесконечен, он принимает ограниченность в пространстве.
L’enfant Jésus se soumet aux contraintes de l’espace et du temps, mais Il n’abandonne pas sa nature divine.
Bethléem n’est pas juste un modeste village de Judée où est né Jésus, emmailloté dans une crèche.
Bethléem constitue le point de rencontre entre l’histoire des hommes (l’ordre donné par un empereur romain de réaliser un recensement de toute la terre), la personne du Christ et la volonté de Dieu.
история людей столкнулась с планом Бога.
это не случайно, это по воле Бога, именно по его провидению, Иисус родился в Вифлееме, городе царя Давида.
волхвы — важные люди, пришедшие издалека, они наполнены знаниями, наукой и мудростью.
здесь они кланяются ноге маленького ребёнка, чтобы положить туда злато и ливан и смирну.
волхвы вкладывают свои знания, прежде всего, в поклонение тому, кого они признали Христом, упомянутому в священных писаниях.
эти волхвы много лет искали истину в звёздах, во вселенной, но не нашли её.
и вдруг они обнаружили истину в этом маленьком ребёнке, лежащем в яслех.
подобно волхвам, мы должны отказаться от наших знаний и уверенности, от нашего превосходства, и мы должны научиться смирению и самоуничижению.
Le Christ n’est pas entré dans l’histoire de l’humanité à grand bruit, pour ne pas contraindre notre liberté, pour ne pas nous écraser en nous imposant sa condition divine.
Le Fils de Dieu est venu jusqu’à nous sous la forme d’un enfant nouveau-né sans défense, sans force, dans une apparence modeste et fragile.
Il s’est fait homme parmi les hommes, Il s’est fait terrestre parmi nous les terrestres.
Il cherche juste, sans violence, à partager notre condition, à soulager notre sort, à assumer notre nature humaine et à l’associer à sa nature divine, à condition que nous acceptions de Le recevoir.
Dans l’évangile selon saint Jean, lorsque Jésus entre à Jérusalem, Il trouve un ânon et s’assied dessus, sans prononcer une parole, sans dire un mot, alors que la foule l’acclame en criant : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ».
народ мног пришедый в праздник, слышавше яко Иисус грядет во Иерусалим (...) глаголюще: осанна благословен грядый во имя господне царь исраилев.
обрет же Иисус осля, вседе на не.
La fête de la nativité du Christ ne dure pas et ne s’éternise pas : la clôture de cette fête intervient six jours plus tard, soit jeudi prochain. Il ne nous est donc pas permis de nous installer dans la joie de Noël un très long moment.
La naissance de l’enfant Jésus est très vite associée à sa mort. Un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « fuis-en Egypte, car Hérode va chercher le petit enfant pour le faire périr ».
бежи во Египет (...) хощет бо Ирод искати отрочате, да погубит е.
Dans les chants liturgiques comme sur les icônes, on perçoit une correspondance entre Noël et Pâques : par exemple, la grotte qui accueille l’enfant nouveau-né préfigure le tombeau qui va accueillir, plus tard, le corps du Christ descendu de la croix.
C’est un enseignement profond qui nous est donné, à l’occasion de la fête de Noël, et qui se rapporte à une vérité de l’Eglise orthodoxe : nous côtoyons sans cesse, dans notre existence au quotidien, la vie et la mort. Ce n’est pas triste ni tragique de le rappeler :
.dans notre entourage, telle personne vient de mourir, tel enfant vient d’être mis au monde.
.dans notre entourage, telle personne est tombée malade, puis celle-ci a été guérie, elle s’est relevée de son lit de maladie, elle est ressuscitée et elle a retrouvé la pleine santé.
.quelque fois, dans une même journée, nous pouvons connaître, successivement, une déception, une vexation, un échec, une tristesse, et puis, peu après, une consolation, un soulagement, un instant de joie. Ce qui nous fait dire que la vie, au quotidien, est remplie de petites morts et de petites résurrections.
.nous avons certainement tous fait cette expérience : nous avons passé une belle journée radieuse. A la fin de cette journée, les personnes partent, le silence s’installe petit à petit. Cette journée bascule finalement dans le passé et dans un oubli relatif, dans ce qui n’existe plus, et nous ressentons, plus ou moins confusément, une petite mort qui nous a effleurés.
La fête de la nativité du Christ nous met déjà sur le chemin qui nous mène vers la mort du Christ puis vers sa résurrection.
On pense aussitôt aux versets du second évangile de la résurrection, lu aux matines du samedi soir (Mc 16 ; 1-9) :
и минувшей субботе, они купиша ароматы, да пришедше помажут Иисуса.
и зело заутра, во едину от суббот, приидоша на гроб, возсиявшу солнцу.
Amen.
Higoumène Alexis