dimanche 10 mars 2024

42ème dimanche après la Pentecôte

le jugement dernier

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

« Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites ».

N’oublions pas que la foi chrétienne, c’est d’abord d’accomplir des actions pour obéir aux deux commandements de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain.

Il y aura, à la fin, un jugement de Dieu et le critère de ce jugement sera l’amour de Dieu et celui du prochain, l’amour de Dieu qui se vérifie dans l’amour du prochain. Cette parabole du jugement dernier unit magnifiquement l’un et l’autre.

Nous adressons cette demande à Dieu dans une ecténie prononcée par le diacre :

« Une bonne défense devant le terrible tribunal du Christ, demandons au Seigneur ».

C’est que toute notre vie sur terre, jusqu’à l’heure de notre mort, est placée sous son regard.

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Lorsque nous agissons pour le bien de notre prochain, nous n’avons pas à calculer à l’avance la valeur de nos actes. A la fin, lors du jugement dernier, c’est le Seigneur qui décidera s’Il veut nous recevoir.

Cette parabole nous enseigne que nous devons servir le pauvre pour lui-même, dans une obéissance au commandement de l’amour du prochain, sans calcul, avec désintéressement.

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Nous lisons souvent cette parole du Christ dans l’Evangile :

« Lève-toi, va, ta foi t’a sauvé ».

Aussi, après avoir entendu cette parabole, nous pouvons nous interroger : à côté de l’amour du prochain, est-ce que le critère de la foi dans le Seigneur aura sa place lors du jugement dernier ?

Nous trouvons la réponse, immédiatement, dans l’épître de saint Jacques, le frère du Seigneur :

« Comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans les œuvres est morte » (Jc 2,26).

Quelle peut-être la valeur de notre foi si celle-ci n’obéit pas au commandement de l’amour du prochain ? Chacun de nous doit se montrer cohérent entre les paroles que nous entendons à l’Eglise et nos actions quotidiennes.

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Quand le Christ viendra pour nous juger, à la fin des temps, le critère de son jugement sera l’amour concret et personnel de toute personne humaine, que Dieu aura mise sur le chemin de notre vie.

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Le père Alexandre Schmemann a défini l’amour chrétien comme l’impossible possibilité de voir le Christ dans tout homme que Dieu, dans son dessein mystérieux, a décidé de mettre dans notre existence.

L’amour chrétien, c’est la possibilité mystérieuse d’atteindre l’âme. Et l’âme, c’est la racine unique et personnelle d’un homme, c’est la part de Dieu en lui, c’est ce qui lui vient de Dieu et ce qui peut être objet d’amour.

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Souvenons-nous de Caïn et d’Abel, au début du livre de la Genèse. Dieu a demandé à Caïn : où est ton frère Abel ? Il a répondu : je ne sais pas. Puis il a ajouté : suis-je le gardien de mon frère ? Nous ne devons pas donner la même réponse que celle exprimée par Caïn. Nous devons considérer que nous sommes responsables et solidaires de notre prochain.

Nous devons apprendre à voir la présence de Dieu en tout homme, partout et à tout moment. A travers les autres, nous devons nous efforcer d’écouter le Christ, qui nous parle comme à la fin de l’évangile de saint Matthieu :

« Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20).

La parabole du jugement dernier nous enseigne que le Christ est présent, partout, près de nous et autour de nous.

Amen

higoumène Alexis

 

Le Jugement dernier, monastère de Dečani, Serbie (Kosovo)