dimanche 17 mars 2024

dimanche du pardon

début du grand carême

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

« Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses ».

Aujourd’hui, c’est le dimanche de l’abstinence de fromage et c’est aussi la commémoration de l’expulsion d’Adam hors du paradis.

Le père Alexandre Schmemann nous rappelle que l’homme a été créé pour le paradis, pour connaître Dieu et pour être sans cesse en communion avec Dieu.

Son péché l’a privé de cette vie bienheureuse et son existence sur la terre est désormais un exil.

L’Eglise, à travers les offices liturgiques, nous révèle la beauté du Royaume de Dieu et elle fait, de notre vie sur terre, un pèlerinage vers notre patrie céleste.

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Nous entrons aujourd’hui dans le grand carême, qui va nous conduire jusqu’à la Passion du Christ et à sa Résurrection. L’Evangile, que nous venons d’entendre, nous a indiqué le chemin que nous allons emprunter : celui du jeûne et du pardon.

Le jeûne, c’est le refus d’obéir aux désirs de notre nature déchue et de soumettre l’esprit à la chair.

Le pardon, c’est la volonté de mettre entre moi et mon ennemi le pardon de Dieu, sincère et vrai.

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C’est une ancienne tradition qui nous vient des moines d’Egypte : pendant le grand carême, ils se rendaient au désert afin de vivre quarante jours dans la solitude et la prière comme le Christ.

Certains d’entre eux ne revenaient jamais du désert, d’autres comprenaient que cette rencontre pouvait être la dernière.

Aussi, avant de partir au désert, ils demandaient les uns les autres pardon pour toutes leurs offenses volontaires et involontaires, comme s’ils étaient au seuil de la mort.

Avec le temps, ce rite du pardon a reçu une large diffusion dans toute l’Eglise orthodoxe. La réconciliation de notre âme avec Dieu est impossible sans notre réconciliation avec tous nos proches.

Demander pardon à son prochain permet à chacun d’entrer dans le grand carême avec une âme et un cœur purs. Cela aide aussi chacun à se concentrer sur sa vie spirituelle et à se préparer à l’événement inouï de la Résurrection du Christ.

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Personne ne pourra revenir vers la maison du Père céleste s’il ne demande pas pardon à son prochain.

Il existe une prière, venue des moines de Palestine, que chaque prêtre prononce avant d’entrer dans le sanctuaire :

« Oublie, remets et pardonne, ô Dieu, nos transgressions, volontaires et involontaires, commises en paroles et en actes, sciemment ou par inadvertance. Pardonne-les nous, car Tu es bon et ami des hommes.

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Le grand carême, c’est, en particulier, l’école du jeûne et nous allons jeûner parce que nous voulons nous approcher du Royaume de Dieu avec un cœur léger et purifié, avec un cœur qui a pardonné.

Nous acceptons de jeûner pour Dieu parce que nous avons faim et soif de la parole de Dieu, parce que nous voulons nous nourrir du pain de vie qu’est le Christ, Lui le Fils bien-aimé du Père.

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L’Eglise, c’est une culture de la fête et de la célébration, c’est une culture du pain eucharistique, dans la tradition transmise par les apôtres et les Pères, c’est enfin une culture de la joie.

Le jeûne et le pardon mutuel font partie de cette culture de la joie. C’est pour cette raison que l’Evangile d’aujourd’hui nous parle du jeûne et du pardon.

Amen

higoumène Alexis