dimanche 24 mars 2024

premier dimanche du grand carême

triomphe de l'orthodoxie

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Sous le règne de l’impératrice Irène, à la fin du huitième siècle, s’est tenu un concile, reconnu comme le septième concile œcuménique, pour définir l’usage des icônes dans les églises.

Ce concile a accepté les icônes en tant qu’objets de vénération mais non comme des objets d’adoration. Ce concile a rappelé que le fondement de la foi chrétienne, c’est l’Incarnation du Fils de Dieu.

Dieu est invisible mais Il est devenu visible en Jésus-Christ. Celui qui voit le Christ voit le Père invisible. Dans l’Evangile, Jésus a répondu à Philippe :

« Celui qui m’a vu a vu le Père ; comment dis-tu : montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? » (Jn 14 ;9-10).

Refuser la vénération des icônes, c’est refuser la vraie humanité de Jésus. Ni Dieu le Père, ni le Saint-Esprit ne peuvent être représentés. Par contre, sur une icône, peuvent être représentés le Christ, la Mère de Dieu et les saints, parce qu’ils montrent la réalité du salut des hommes par Dieu.

En effet, l’icône est le témoignage de la sanctification et de la transfiguration du corps et de l’âme. Lorsque nous regardons une icône, nous pouvons contempler la personne du saint, pénétrée par les rayons de la grâce.

Après le septième concile œcuménique, le nouvel empereur s’est attaqué de nouveau aux fidèles qui vénéraient les icônes. Il a ordonné de placer les icônes dans les églises tout en haut, hors de leur portée.

Plus de cinquante ans après le concile, les icônes ont pu être admises définitivement dans les églises, sous l’autorité de l’impératrice Théodora, par le patriarche Méthode. Cela s’est passé le premier dimanche du grand carême de cette année. Pour cette raison, chaque année, le premier dimanche du grand carême, nous célébrons avec beaucoup de solennité le triomphe de l’orthodoxie.

L’empereur Théophile, qui avait succédé à l’empereur Léon, après le septième concile œcuménique, est tombé un jour gravement malade. Au même moment, son épouse Théodora a eu un songe : la Mère de Dieu lui est apparue, tenant dans ses bras le Fils de Dieu engendré avant les siècles. Elle était entourée d’anges resplendissants, qui blâmaient et châtiaient son époux Théophile. Après cette vision divine, l’empereur Théophile s’est repenti juste avant de mourir. L’impératrice Théodora a autorisé le culte des icônes et elle a rétabli, à leur rang, les moines qui avaient été, jusque-là, durement persécutés.

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Le refus de vénérer les icônes est une profonde hérésie parce que cela revient à refuser l’Incarnation de Dieu.

Les images, sur les murs, doivent être saintes et correctes, afin qu’il soit possible de les reconnaître comme icônes.

Les disputes, à propos des icônes, ont permis de développer une véritable théologie de l’icône, qui s’appuie, en premier lieu, sur la parole de l’apôtre Paul dans son épître aux Colossiens :

« Le Christ est l’icône du Dieu invisible, premier-né de toute la création » (Col. 1,15).

L’image, suspendue au mur de l’église, est considérée comme une sainte icône si nous pouvons contempler en elle l’image du Dieu invisible : c’est cela, le vrai critère de jugement.

Sur une icône, les saints sont toujours représentés de face et ne sont jamais vus de profil. En effet, le profil empêche la communion ou l’échange avec le saint, il est comme le début d’une absence.

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La fête du triomphe de l’orthodoxie, célébrée comme aujourd’hui le premier dimanche du grand carême, revêt une grande signification : à travers le jeûne, le repentir, la prière, le pardon et l’amour, nous allons essayer de voir Dieu avec les yeux du cœur.

Cette fête, qui commémore le rétablissement des icônes dans les églises et les maisons, nous encourage, chacun d’entre nous, à devenir une image de Dieu et à réaliser notre ressemblance avec Dieu.

Enfin, cette fête, au début du grand carême, doit nous inciter à lire les vies des saints, à nous inspirer de leur exemple et à imiter leurs exploits, leur courage et leur patience, ainsi que leur amour des hommes.

Amen

higoumène Alexis