dimanche 25 février 2024

40eme dimanche après la Pentecôte

le publicain et le pharisien

saint Alexis métropolite de Kiev de Moscou et de toute la Russie

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même :

« ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes … ou même comme ce publicain ».

«Боже, хвалу Тебе воздаю, яко несмь якоже прочии человецы ... или якоже сей мытарь»

Dieu va tenir rigueur à ce pharisien parce qu’il méprise les pécheurs et les rejette, parce qu’il se sent supérieur aux autres, parce qu’il montre un grand orgueil.

Pendant qu’il prie, ce pharisien n’a aucune demande à adresser à Dieu. Or, lorsque nous prions, lorsque nous nous tenons devant Dieu, nous devons au moins reconnaître nos péchés, nos infirmités, nos faiblesses et Lui demander pardon.

Le publicain se frappait la poitrine, en disant :

« ô Dieu, sois miséricordieux envers moi pécheur ».

«Боже милостив буди мне грешнику»

Le publicain s’est reconnu pécheur, il n’a pas osé lever les yeux au ciel, sa prière était un appel au secours et il a invoqué la miséricorde de Dieu.

Lorsque le publicain est sorti du temple et qu’il est revenu à la maison, il a été justifié par Dieu. Dieu l’a donc déclaré juste, Il a exaucé sa prière et Il l’a pardonné.

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C’est Jésus Lui-même qui nous enseigne par cette parabole et par sa parole :

« car quiconque s’élève sera abaissé et celui qui s’abaisse sera élevé ».

яко всяк возносяйся смирится: смиряяй же себе, вознесется

En effet, c’est aux humbles que Dieu révèle ses mystères.

Lorsque nous sommes invités, prenons la dernière place par humilité.  Nous décidons d’occuper la dernière place parce que nous savons bien que Dieu nous connaît, qu’Il ne nous oublie pas et qu’Il viendra vers nous quand Il jugera que c’est le moment qui convient.

Prenons la dernière place : de cette façon, nous nous plaçons, non pas devant les autres, mais devant le regard de Dieu, qui nous fortifie et nous élève vers Lui.

Ne suivons pas l’exemple du pharisien : sachons trouver notre joie dans l’humilité, reconnaissons que tout ce qui nous a été donné vient du Seigneur.

Saint Silouane de l’Athos considérait que l’humilité est l’unique chemin qui nous conduit vers le salut. Il disait : ‘pour être sauvé, il faut être humble’.

L’amour de Dieu pour les hommes est sans limites et Dieu désire que chacun d’entre nous soit sauvé. Aussi, comme le Seigneur nous aime tant, s’il nous arrive de tomber dans les tentations, c’est seulement à cause de notre manque d’humilité.

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Aujourd’hui, pour la première fois, apparaît le triode de carême dans les offices liturgiques : vêpres, matines, liturgie.

Aujourd’hui, cette période préparatoire au carême commence par une demande exprimée sous la forme d’une prière : celle de marcher sur le chemin qui mène à l’humilité, celle d’acquérir une part d’humilité qui est le commencement du vrai repentir. Car le publicain s’est profondément humilié et son humilité l’a justifié et l’a finalement rétabli devant Dieu.

Qu’est-ce que l’humilité ? L’humilité est une qualité divine, c’est donc une vertu surnaturelle. Comment devient-on humble ? Certainement pas, juste par nos efforts. Il faut contempler le Christ, ce qu’ont fait, avec patience et persévérance, tous les saints de notre Eglise pour s’en revêtir. Sans le Christ, sans son soutien et sa grâce, l’humilité véritable est impossible à obtenir, ni même à approcher.

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Hier soir, au cours des matines, après avoir entendu l’évangile de la Résurrection, le chœur, après avoir chanté « ayant vu la Résurrection du Christ », a chanté, pour la première fois, les versets qui vont nous accompagner durant toute la période du grand carême :

« Ouvre-moi les portes du repentir, ô donateur de vie, mon esprit se lève tôt vers ton temple saint, il porte le temple de mon corps tout souillé : mais, parce que Tu es miséricordieux, purifie-moi par ta miséricorde compatissante.

Guide-moi, ô Mère de Dieu, sur le chemin du salut, car j’ai souillé mon âme par des péchés honteux et j’ai dépensé toute mon existence dans la paresse : mais, par tes prières, délivre-moi de toute impureté ».

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Aujourd’hui, c’est le jour de saint Alexis, métropolite de Kiev, puis de Moscou et de toute la Russie.  C’est un très grand saint de notre Eglise orthodoxe.

Il a été l’un des défenseurs de la théorie de la troisième Rome, après que les deux premières aient perdu leur primauté. En effet, Rome s’était livrée aux barbares ; Constantinople s’était unie à Rome puis elle a été prise par les Turcs. Dans son esprit, Moscou devait devenir la capitale de toute la chrétienté.

A sa mort, il a été inhumé dans le monastère du miracle — чудов монастырь.

Plus d’un demi-siècle plus tard, ses reliques ont été exhumées et on a constaté qu’elles étaient restées incorrompues. A partir de cette époque, on a institué sa vénération en tant que saint. Ses reliques ont finalement été transférées dans la cathédrale de l’Epiphanie en octobre 1948, lorsque l’Eglise a célébré le huitième centenaire de Moscou.

Amen

higoumène Alexis