dimanche 14 janvier 2024

32eme dimanche après la Pentecôte

dimanche après la Nativité du Christ et avant la Théophanie

 

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Aujourd’hui, c’est le premier janvier (ancien style), c’est-à-dire le premier jour de l’année civile, et nous célébrons la circoncision du Seigneur, en mémoire de l’ordre donné par Dieu à Abraham.

Jésus a accepté de revêtir notre nature humaine et Il s’est soumis à la loi de la circoncision : Il s’est ainsi humilié dans la chair.

A travers sa circoncision, Jésus a commencé sa vie parmi les hommes, en se montrant obéissant à la loi : Jésus a donc honoré la tradition d’Abraham – Il est le Messie mais Il est aussi le descendant des patriarches.

La circoncision de Jésus, que nous célébrons aujourd’hui, confirme son humanité véritable. Sa circoncision montre son obéissance et le renoncement à sa volonté propre.

D’ailleurs, comme nous venons de l’entendre, Il s’est soumis à ses parents, Il a accepté d’être baptisé dans le Jourdain, enfin, Il a accepté de mourir sur la croix.

Aujourd’hui, la circoncision du Seigneur dans la chair est pour nous un appel et une invitation à accomplir la circoncision de nos cœurs.

Dans l’Ancien Testament, la circoncision signifiait de faire partie du peuple de Dieu. Pour nous, chrétiens orthodoxes, la circoncision correspond au baptême. En effet, le baptême marque l’entrée dans l’Eglise et l’appartenance à l’Eglise.

Nous devons nous approcher le plus possible de la circoncision du cœur. Cela signifie : s’opposer aux passions, résister aux tentations et conserver la pureté de notre cœur dans ce monde si bruyant.

Le premier commandement « Tu aimeras le Seigneur de tout ton cœur » se rapporte justement à la circoncision du cœur. Pour cela, il faut accomplir un effort profond et vivre dans une douce opposition au monde.

Pour nous chrétiens, la circoncision doit, évidemment, être comprise seulement dans un sens spirituel. Déjà dans l’Ancien Testament, dans le livre du Deutéronome, il est question de la circoncision du cœur.

Dans son épître aux Colossiens, l’apôtre Paul a écrit que nous avons été circoncis dans le Christ, d’une circoncision qui n’est pas de main d’homme : telle est la circoncision du Christ.

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La fête de la circoncision du Seigneur possède un contenu spirituel très riche. Je souhaiterais ajouter, maintenant, plusieurs considérations disons plus circonstanciées, en ayant à l’esprit les premiers mots du tropaire de la fête de la Nativité du Christ, que nous avons entendu à de nombreuses reprises les jours précédents :

« Ta Nativité, ô Christ Notre Dieu, a fait resplendir pour le monde la lumière de la connaissance … ».

La circoncision du Seigneur était autrefois une fête liturgique célébrée par l’Eglise catholique et par l’Eglise orthodoxe le premier janvier de chaque année. Depuis 1974, soit depuis un demi-siècle, à la suite du concile Vatican II, cette fête n’est plus en usage dans l’Eglise catholique : pour être précis, celle-ci a été abolie.

Par ailleurs, en octobre 2013, il y a donc dix années en arrière, le Conseil de l’Europe a pris une résolution en définissant la circoncision des garçons pour motif religieux comme une violation de leur intégrité physique.

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Le premier janvier de chaque année, dans notre Eglise orthodoxe, nous célébrons la fête de la circoncision de Notre Seigneur : Jésus, le Dieu fait homme, a assumé la nature humaine et Il s’est soumis à la loi, huit jours après sa naissance, conformément à l’ordre donné par Dieu à Abraham. C’est ce que nous pouvons lire dans le Livre de la Genèse :

« Et voici mon Alliance : … quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis de génération en génération » (Gen. 17 ; 10-12).

Comme cette fête a été placée par les Pères de l’Eglise au tout début de l’année civile, nous comprenons que c’est le temps, lui-même, dans son déroulement annuel, qui est circoncis et qui est donc consacré à Dieu.

L’occurrence de la fête de la circoncision de Notre Seigneur avec la mémoire de saint Basile le Grand, voulue par les Pères de l’Eglise, nous révèle la continuité de l’héritage juif et de l’enseignement des apôtres et des Pères.

La circoncision est une fête du Seigneur mais l’ordonnancement liturgique de ce jour donne la priorité à la célébration de la mémoire de saint Basile.

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Je souhaiterais vous dire quelques mots sur saint Basile le Grand, archevêque de Césarée en Cappadoce.

Il est devenu évêque, sur le siège de Césarée, à l’âge de 41 ans.

Un jour, l’empereur a envoyé auprès de lui un préfet afin de soumettre l’évêque à son autorité. C’était une époque où l’autorité de l’Eglise n’était pas assujettie au pouvoir terrestre.

D’abord, le préfet lui a fait des promesses et a prononcé devant lui des paroles flatteuses : peine perdue !

Alors, le préfet s’est fâché : il l’a menacé de lui confisquer ses biens, de l’envoyer en exil, de lui faire subir des tortures, enfin de le tuer.

L’évêque lui a répondu tranquillement qu’il ne redoutait aucune de ses menaces, pas même la mort.

Le préfet a perdu ses moyens et il a reconnu n’avoir jamais entendu de telles paroles.

Providence de Dieu toujours à l’épreuve : un peu plus tard, ce préfet a été guéri d’une maladie grâce à la prière de saint Basile et il est alors devenu son ami. L’empereur a décidé de ne plus l’inquiéter.

Saint Basile a été le premier, parmi les Pères de l’Eglise, à déclarer, avec fermeté, que le Saint Esprit est pleinement Dieu, de même nature que le Père et le Fils. C’est ce que nous chantons et nous confessons à chaque liturgie, lors du symbole de foi :

« Je crois … en l’Esprit Saint, Seigneur, … qui, avec le Père et le Fils, est adoré et glorifié … ».

Notre Eglise orthodoxe continue de célébrer, comme elle le fait aujourd’hui, la liturgie qui porte son nom. Les prières de cette liturgie sont très hautement inspirées, en particulier la prière eucharistique. La divine liturgie de saint Basile est célébrée dix fois par an.

Saint Basile a été le modèle parfait d’un homme d’Eglise : homme de prière et de foi. Cependant, en tant qu’homme tout court dans le monde, il considérait qu’il n’avait connu que des échecs, des calomnies et des afflictions.

Finalement, le corps épuisé par la maladie et par l’ascèse, il a remis son âme à Dieu à l’âge de cinquante ans seulement.

Amen

higoumène Alexis

 

Icône de la paroisse Saint Serge