dimanche 17 septembre 2023

15ème dimanche après la Pentecôte

hiéromartyr Babylas — saint prophète Moïs

 

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement » (Mt 22 ; 37-38).

Jésus a exprimé ici le commandement de l’amour de Dieu, qui engage toute la personne du chrétien, en particulier tout son cœur.

Selon les Pères de l’Eglise, le cœur, ce n’est pas simplement le lieu des sentiments. C’est aussi le lieu de l’intelligence et de la volonté.

Dans la Philocalie, nous pouvons lire que, lorsque la grâce divine pénètre dans le cœur, alors elle règne sur tous les membres du corps.

Jésus nous invite à aimer, commencer à aimer ou continuer à aimer, encore et toujours, de plus en plus, de mieux en mieux, même si quelque fois notre cœur est triste, brisé, humilié ou divisé.

Finalement, Jésus nous invite à revenir à l’essentiel de notre foi, c’est-à-dire à aimer Dieu et à aimer notre prochain comme soi-même.

Mais un tel amour n’est pas le fruit de nos efforts, de notre jeûne ni de notre prière personnelle. Cet amour provient de Dieu et il est une grâce que nous accorde le Seigneur.

 

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« Le second commandement lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mt 22,39).

Jésus considère que le commandement de l’amour du prochain est semblable au commandement de l’amour de Dieu et qu’il lui est même inséparable.

Jésus nous a enseignés que l’amour du prochain va jusqu’à l’amour des ennemis.

Aimer son prochain, selon la vérité de l’Evangile, c’est l’aider, le secourir et l’encourager. Il s’agit toujours d’un amour actif. Dans la Bible, l’amour se traduit par des actions.

Au fond, « aime ton prochain comme toi-même » signifie : « aime ton prochain plus que toi-même. Il faut aimer l’autre pour qu’il réalise finalement qu’il est aimé de Dieu.

Jésus nous invite à sortir de l’église, où nous avons adoré Dieu, où nous L’avons aimé et glorifié, pour aller à la rencontre des autres afin de mettre en œuvre ce que nous avons appris dans la prière et dans les sacrements.

Il faut du temps pour apprendre comment aimer et pour comprendre ce qu’est l’amour. Nous devons nous accorder des moments de prière et des moments de contemplation afin de pouvoir mesurer la profondeur du mystère de l’amour.

Nous devons nous réserver des moments de conversation avec Dieu, Lui qui est Amour, nous devons apprendre de Lui ce qu’est l’amour.

Lorsque nous sommes avec Dieu, nous nous préparons à aimer notre prochain toujours plus et mieux. Puis, lorsque nous revenons vers Dieu, après avoir aimé les autres, notre prière est plus vraie et plus authentique.

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Dans un peu plus de trois mois et demi, nous allons célébrer la fête de la Nativité du Christ. Cela tombe le dimanche 7 janvier 2024.

Les deux dimanches précédents sont consacrés à la mémoire des saints Ancêtres du Seigneur puis des saints Pères, patriarches et prophètes.

Lors du dimanche des saints Pères – ce sera le dimanche 31 décembre — , à la liturgie, nous entendrons la généalogie de Jésus-Christ, qui se termine par ce constat édifiant :

« Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations depuis David jusqu’à la déportation à Babylone et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ ».

A travers ce compte rond, nous comprenons que les événements ne surgissent pas par hasard mais que c’est Dieu, dans sa providence, qui les organise, qui les planifie et qui les inscrit dans l’histoire de l’humanité.

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Nous célébrons aujourd’hui la mémoire du saint prophète Moïse – l’Eglise ajoute ce qualificatif qui en dit long : celui qui a vu Dieu.

Là aussi, le récit de sa biographie fait apparaître que Dieu est, sans cesse, à la manœuvre pour découper le temps en périodes où, dans le cas présent, c’est le nombre quarante qui revient souvent.

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  On peut dire de Moïse que, pendant toute sa vie, il a été habité par ces deux plus grands commandements : celui d’aimer Dieu de tout son cœur et celui d’aimer son prochain comme soi-même.

Moïse est né en Egypte, à l’époque où les Hébreux étaient au service de Pharaon.

Celui-ci avait donné l’ordre, un jour, de tuer tous les enfants mâles du peuple juif.

Nous connaissons bien ce détail touchant : la mère de Moïse n’a pas voulu, évidemment, que son fils soit privé de la vie. Elle l’a déposé dans une corbeille qu’elle a abandonnée aux eaux du Nil. Le bébé a été recueilli par la fille de Pharaon qui lui a donné le nom de Moïse – ce qui signifie « sauvé des eaux ».

Quand il a eu quarante ans, un jour, Moïse a tué un Egyptien qui se battait contre l’un de ses frères de race. Il s’est enfui pour échapper aux poursuites. Pendant son séjour dans le désert, il s’est efforcé de purifier son cœur par la prière et par la méditation des merveilles de Dieu.

Après quarante années, sur l’ordre de Dieu, Moïse est retourné en Egypte pour délivrer le peuple hébreu de la tyrannie de Pharaon.

Puis, finalement, Dieu a conduit son peuple au désert pendant quarante ans. Un jour, le peuple juif est arrivé au pied de la Montagne du Sinaï. Dieu a appelé Moïse qui est monté seul au sommet. Là, Moïse a parlé à Dieu comme à un ami et Dieu lui a répondu par sa voix.

Au bout de quarante jours et quarante nuits, Moïse est descendu de la montagne en tenant deux plaques de pierre sur lesquelles les dix commandements de la Loi avaient été gravés par le doigt de Dieu.

Lorsque Moïse a atteint l’âge de cent vingt ans, soit trois fois quarante ans, il a reçu de Dieu l’ordre de monter sur le mont Nébo, pour y apercevoir la Terre promise, de loin. C’est là qu’il est mort et qu’il a été enterré. Mais, ici, le Synaxaire ajoute ce détail un peu mystérieux : personne n’a jamais vraiment su le lieu précis de sa sépulture. Il est vrai que celui qui avait vu Dieu et qui avait conversé avec Lui ne pouvait pas connaitre une mort banale ni ordinaire.

Amen

higoumène Alexis