Dimanche 11 juin 2023 —

Dimanche de tous les saints

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Nous célébrons aujourd’hui la mémoire de tous les saints de notre Eglise orthodoxe, sept jours après la fête de la Pentecôte, c’est-à-dire après l’événement de la descente du Saint Esprit sur chaque fidèle.

C’est aussi l’occasion de mentionner saint Luc, archevêque de Simféropol et de Crimée, dont c’est aujourd’hui le jour.

Son culte a été reconnu localement par le diocèse de Crimée en 1995, soit moins de trente-cinq ans après sa mort. Il a été étendu à toute l’Eglise russe en août 2000.

Valentin Felikovitch Wojno Jasieniecki est né en Ukraine à la fin du dix-neuvième siècle.

Il était vraiment passionné par l’art de la peinture et il a voulu entrer à l’académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg puis il y a renoncé.

Comme il aimait beaucoup la peinture, il a continué à peindre tout en pensant qu’il devait certainement plutôt s’occuper de soulager les souffrances des autres.

Un jour, il est tombé sur cette parole du Christ, rapportée dans l’évangile selon saint Mathieu :

« La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson » (Mt 9, 37-38).

Il a alors compris, à travers cette parole de l’Evangile, que le Seigneur l’appelait à servir le peuple de Dieu. Aussi, a-t-il décidé de devenir médecin.

Il est donc entré à la faculté de médecine de Kiev.

Il a commencé comme médecin de campagne. Puis, au moment de la Révolution, il a été nommé médecin-chef d’un grand hôpital de Tachkent.

Un jour, l’évêque Innocent lui a parlé en particulier : « docteur, vous devez devenir prêtre ». Il a accepté. Le dimanche suivant, il a été ordonné diacre et le dimanche d’après il a été ordonné prêtre.

Un jour, un évêque en exil, de passage dans la ville, l’a tonsuré moine sous le nom de Luc. Puis il a été consacré dans l’épiscopat par deux autres évêques dans les circonstances du plus grand secret.

De retour à Tachkent, il a été condamné à deux ans d’exil en Sibérie.

Plus tard, il a de nouveau été envoyé pour trois ans en exil en Sibérie. Un peu plus tard, il a été arrêté en même temps qu’un archevêque et tous les prêtres restés fidèles à l’Eglise orthodoxe.

Un jour, il a été arrêté puis transféré à Moscou : il a subi des interrogatoires, on a fait pression sur lui pour qu’il renonce au sacerdoce – il a refusé catégoriquement.

Il a été exilé pour la troisième fois en Sibérie.

Ensuite, le métropolite Serge l’a élevé à la dignité d’archevêque. A ce moment-là, à cause de la deuxième guerre mondiale, les persécutions religieuses ont diminué.

Il a alors été transféré en Crimée et il a été nommé archevêque de Simféropol.

Au début de son ministère à Simféropol, il a lutté pour la réforme des mœurs du clergé : il enseignait, en particulier, que le cœur du prêtre doit être un feu qui rayonne de la lumière de l’Evangile et qui rayonne aussi de la joie de la Croix. Selon lui, le rayonnement de la personne du prêtre doit se faire, soit par sa parole ou par sa prédication, soit par l’exemple de sa conduite dans le monde, soit enfin par sa prière. Il avait, sans doute, à l’esprit l’image du Christ qui, tout au long de son ministère, n’a pas cessé d’enseigner par sa parole, ou de faire des miracles, ou encore de guérir des maladies.

Un peu plus tard, il est devenu complètement aveugle, mais il n’a pas cessé de célébrer la divine liturgie, en prononçant les prières par cœur. Il a aussi continué de prêcher et de diriger son diocèse.

Il s’est opposé aux fermetures des églises et aux persécutions, menées par le gouvernement soviétique.

Il s’est endormi dans la paix du Seigneur à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Il a été un témoin courageux du Christ crucifié.

Il est mort il y a un peu plus de soixante-deux ans. C’est donc un saint de notre Eglise, qui nous est presque contemporain.

Tout le clergé de son diocèse de Simféropol, en Crimée, et une foule nombreuse ont assisté à ses funérailles. Sa tombe est devenue rapidement un lieu de pèlerinage où se sont accomplis de nombreux miracles et beaucoup de guérisons.

Saint Luc, archevêque de Simféropol, a été envoyé trois fois en exil en Sibérie. Il a subi des interrogatoires, on a fait pression sur lui, on a voulu qu’il déserte l’Eglise, on a voulu qu’il abandonne le sacerdoce, enfin il est devenu complètement aveugle. Il ne s’est jamais découragé car il avait pleinement conscience que sa véritable citoyenneté se situait dans les cieux et qu’il n’appartenait pas à ce monde passager et mensonger.

C’est aussi la vocation proposée à chaque fidèle de notre Eglise d’être un citoyen du ciel et un simple pèlerin sur la terre.

A la fin de la liturgie, il y aura une collecte en faveur du camp d’été de l’ACER. Je ne dis pas « camp de vacances », car le temps est trop court- surtout au cours de la période de l’été- pour ne pas l’exploiter, le faire fructifier et le bonifier. J’ai participé, personnellement, à plusieurs camps d’été de l’ACER (à l’époque, Saint Théoffrey), avant l’adolescence, et je peux témoigner que c’est une vraie école à la fois de partage, d’efforts, de (re) découverte de la nature et de prière. A l’époque, l’aumônier était le père Alexis Kniazeff, ancien recteur de cette paroisse de Saint Serge.

En contribuant à cette quête, vous permettrez à des enfants défavorisés, dans des familles désargentées, de participer à ce camp d’été (édition) 2023, rythmé par la vie de l’Eglise et par la règle de prière quotidienne. Votre acte de générosité sera donc assimilé à un service en faveur de l’Eglise. Je vous en remercie vivement par avance.

Amen 

Higoumène Alexis