dimanche 25 juin 2023

3eme dimanche apres la Pentecote

saint Onuphre le grand et saint Pierre de l'Athos

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

« L’œil est la lampe du corps. Si donc ton œil est simple, tout ton corps sera éclairé. Mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera sombre ».

Il n’y a pas si longtemps, nous avons vécu le grand carême. Eh bien, pendant le grand carême, le plus important n’est pas le carême de la nourriture, mais le carême des yeux et du cœur.

Reconnaissons que nous sommes aveugles spirituellement. Nos yeux spirituels doivent être ouverts pour percevoir puis contempler la lumière de l’Evangile.

Nos yeux doivent être ouverts, et ils doivent aussi être simples. Nous devons apprendre à avoir une vision spirituelle simple. Lorsque nous nous tournons vers Dieu, nos deux yeux doivent regarder dans la même direction. Dieu recherche des croyants qui possèdent un cœur simple, un cœur humble, sans orgueil, qui ne sont pas divisés entre les choses d’en haut et les choses d’en bas.

Dieu recherche des personnes fidèles qui mettent toute leur énergie et tout leur amour dans le fait de suivre leur Seigneur et de Le servir. Nous comprenons aujourd’hui que l’œil peut conduire à notre perte ou, au contraire, à notre salut.

L’œil est la lampe du corps. A travers cette parole de l’Evangile, nous comprenons l’importance des yeux et l’importance de l’usage que nous en faisons.

Dieu nous a donné des yeux mais ces yeux lui appartiennent entièrement, comme toutes les autres parties de notre corps. Nous ne sommes plus à nous-mêmes mais au Seigneur.

Comme nous l’a rappelé l’apôtre Paul, le Christ est mort et Il est ressuscité pour nous. Alors soyons vigilants : cette parole de Dieu nous met en garde contre la convoitise des yeux, qui nous conduit au péché.

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« L’œil est la lampe du corps. Si donc ton œil est simple, tout ton corps sera éclairé ».

 

Peut-être que, pour mieux saisir le sens de cet enseignement, il faut se rapporter à une expérience que chacun et chacune d’entre nous a réalisée : regarder une icône qui nous est familière. Ce ne sont certainement pas nos yeux corporels qui contemplent la sainte image, c’est le modèle représenté sur l’icône qui nous regarde et qui nous scrute : le Christ, la Mère de Dieu, ou bien un saint ou une sainte de notre Eglise. Alors, si notre œil est simple, s’il est pur, s’il a été purifié, toute notre personne en sera illuminée et remplie de grâce.

Nous vénérons aujourd’hui la mémoire du vénérable père Onuphre le Grand. Toute sa vie, il a gardé les yeux fixés sur la personne de Jésus : son corps et son âme en ont été éclairés d’une lumière surnaturelle.

Il était un fils du roi de Perse. Sa naissance est survenue après que ses parents aient prié Dieu pendant de longues années. Puis son père a reçu la révélation de le baptiser sous le nom d’Onuphre et de le conduire aussitôt dans un monastère d’Egypte, pour le consacrer au service de Dieu.

Un peu plus tard, ayant atteint l’âge de la maturité, il a voulu imiter ceux qui vivent dans le désert pour Dieu seul, qui sont tendus vers les biens à venir et qui sont dépourvus de toute consolation humaine.

Il a alors quitté le monastère et il est arrivé à un endroit où il s’est installé : là, il a mené un combat sans répit contre les forces du mal. Il a supporté la chaleur, le froid, la faim, les maladies, le découragement, la peur, etc. Mais l’assistance divine ne lui a jamais fait défaut.

Lorsque le temps est venu pour lui de quitter cette vie sur terre et de rejoindre sa patrie céleste, il a longuement prié, il s’est étendu sur le sol, son visage a resplendi d’une lumière qui n’était pas de ce monde et un parfum particulier a rempli l’endroit. On a alors entendu des coups de tonnerre, le ciel s’est ouvert et une armée composée d’anges est apparue pour recueillir son âme.

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Nous sommes tous très attachés à l’église de Saint Serge : à l’architecture intérieure, aux fresques, aux icônes, à l’iconostase, aux offices liturgiques, au chœur, à cette ambiance spirituelle si particulière. On peut se demander pourquoi. Il y a certainement de nombreuses raisons qui expliquent cette attachement. En voici une parmi d’autres : lorsque nous pénétrons dans cette belle et sainte église, nous sentons que nous sommes mystérieusement regardés et observés. Si notre regard est simple et pur, alors nous pourrons pressentir qu’une personne se penche à travers la fenêtre des icônes et nous scrute : c’est tout autant le Christ, la Mère de Dieu, les saints représentés, saint Serge le protecteur de cette église, mais c’est aussi tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la vie liturgique de cette église depuis un siècle : les prêtres, les diacres, les chantres, les chefs de chœur, les choristes, les lecteurs, les fidèles, etc. Toux ceux qui ont prié et qui ont pleuré, qui ont souffert, qui ont œuvré jusqu’à leur dernier souffle, dans l’espérance indéfectible de leur résurrection après leur mort sur terre.

Amen

Higoumène Alexis