dimanche 2 juillet 2023
4eme dimanche après la Pentecôte
saint apotre Jude frère du Seigneur
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ».
Auparavant, dans l’ancien testament, le monde était divisé en deux : d’un côté, il y avait le peuple de Dieu, de l’autre les païens.
En s’incarnant, en venant sur la terre parmi les hommes, le Christ a supprimé cette division : désormais, c’est sur la foi en Lui que nous serons jugés, que nous venions de l’Orient ou de l’Occident.
Le soldat romain avait confiance en Jésus et il a obtenu la guérison de son serviteur, immédiatement et à distance.
C’est un enseignement pour chacun d’entre nous : nous ne rencontrerons pas Jésus physiquement. Mais si nous mettons notre foi en Lui, la distance sera abolie et notre prière sera exaucée.
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ».
Nous savons que nous sommes éloignés du Seigneur, nous connaissons notre indignité et nous mesurons notre imperfection. : malgré cela, si nous avons confiance en Lui, nous serons pardonnés et nous obtiendrons la guérison.
La parole du Christ, c’est-à-dire la parole de Dieu, est créatrice, puissante, capable de réaliser ce qu’elle annonce, efficace.
Cela nous rappelle le livre de la Genèse lorsque Dieu a dit : « que la lumière soit ! ». Alors, aussitôt, est apparue la lumière.
Au moment de la célébration d’un sacrement, dans l’Eglise, voilà ce qui se produit : le Christ agit à travers le prêtre qui prononce la parole que l’Eglise lui a commandé de dire.
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Il n’y a pas si longtemps, nous avons suivi les événements de la Passion du Christ, au cours de la Semaine Sainte. Nous avons constaté que la Passion est inscrite dans l’espace et dans le temps : Gabbatha, Golgotha, lieu près de la ville, tribunal, 6ème heure, jour du sabbat, etc. L’Eglise est dans le monde, par conséquent elle est enracinée dans l’espace et dans le temps, même si elle n’appartient pas au monde. C’est important, pour nous les fidèles, de connaître l’histoire et la géographie de notre sainte Eglise.
Nous célébrons, aujourd’hui, la mémoire de notre saint Père Job, premier patriarche de Moscou, né au 16ème siècle.
A un moment donné, il a été nommé métropolite de Moscou. A cette époque, le souverain de la Russie a reçu le titre de tsar et la Russie était en train de prendre la relève de l’Empire chrétien. Aussi a-t-il semblé nécessaire de donner à l’Eglise russe un patriarche.
Le patriarche de Constantinople est venu spécialement à Moscou et des négociations ont été entamées. Puis l’Eglise de Constantinople a accordé son consentement pour l’établissement du patriarcat de Moscou.
Le concile de l’Eglise russe a présenté trois candidats au tsar, lequel a choisi saint Job. C’est donc Job qui a été le premier patriarche de l’histoire de l’Eglise orthodoxe russe.
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Aujourd’hui, nous célébrons également la mémoire d’un autre grand hiérarque : saint Jean (Maximovitch), archevêque de Shanghaï, puis de Bruxelles, puis de San Francisco.
A plusieurs reprises, au cours de sa vie et de son ministère ecclésial, il a pu s’adresser ainsi à Dieu :
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ».
A chaque fois, le Seigneur lui a accordé cette réponse :
« Va, qu’il te soit fait selon ta foi ».
Il est né à la fin du 19ème siècle dans un village de la province de Kharkov.
Plus tard, la révolution et l’effondrement de l’empire russe l’ont convaincu de la précarité et de la fragilité des Etats ainsi que l’impuissance des forces humaines. Du coup, il a décidé de renoncer à la vanité du monde pour se consacrer entièrement au service de Dieu.
Il a été tonsuré moine. Plus tard, il a été consacré évêque, malgré ses réticences.
Je rapporterai, ici, une seule péripétie marquante de sa vie.
Evêque, il a été envoyé à Shanghaï pour soutenir et consoler les nombreux réfugiés russes. Il a fondé un orphelinat qui a abrité jusqu’à 3500 enfants.
Pendant l’occupation japonaise, la colonie russe de Shanghaï se trouvait constamment menacée et lui, avec beaucoup de courage, en a assumé la direction, au péril de sa vie. Par exemple, il rendait visite à ses fidèles même en pleine nuit, même dans les quartiers de la ville les plus dangereux.
Lorsque les communistes sont arrivés au pouvoir, les réfugiés russes de Shanghaï étaient au nombre de 5000. Il a réussi d’abord à les faire évacuer dans une île des Philippines. Protégé par les prières de leur pasteur, le camp des réfugiés a été épargné pendant les 27 mois de leur séjour sur cette île. Peu après le départ de la majorité des réfugiés, un terrible typhon a détruit totalement le camp.
Ensuite, il a réussi à obtenir du gouvernement des Etats-Unis l’autorisation de faire émigrer son troupeau sur le continent américain. Il est parti avec ses fidèles et il a pris soin de les accompagner pour leur permettre de s’installer, le plus sereinement possible, dans ce nouveau pays d’accueil, pendant deux années.
Puis il a été nommé archevêque de l’Eglise russe à l’étranger pour l’Europe occidentale. Plus tard, il a été envoyé d’urgence à San Francisco.
Il s’est endormi dans la paix du Seigneur à l’âge de 70 ans.
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ».
Finalement, Jésus lui a dit : « Va, qu’il te soit fait selon ta foi ».
Amen
Higoumène Alexis
