dimanche 22 octobre 2023

20ème dimanche après la Pentecôte

saints Pères du septième concile oecuménique

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Le Seigneur s’est approché et a touché le cercueil puis Il a dit :

« Jeune homme, lève-toi !

Celui qui était mort s’est assis et a commencé à parler ».

A la fin, tous glorifiaient Dieu et ils disaient :

« Dieu a visité son peuple ».

L’évangéliste saint Luc a nommé Jésus Seigneur, parce que Jésus a été crucifié puis Il est ressuscité, parce qu’Il est le vainqueur de la mort.

Jésus s’est contenté d’une seule action, Il a prononcé juste une parole : Il a ordonné au jeune homme de se réveiller, c’est-à-dire de se lever d’entre les morts.

Jésus a agi en tant que Seigneur, en tant que Celui qui a tout pouvoir sur la vie et sur la mort.

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Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire des Saints Pères du septième concile œcuménique.

Au huitième siècle, les empereurs d’Orient ont persécuté les chrétiens qui vénéraient les icônes.

Ils ont donné l’ordre de retirer les icônes des églises et des maisons.

Des centaines de chrétiens, en particulier des moines, ont été jetés en prison, ils ont été torturés et ils ont même été tués.

Sous le règne de l’impératrice Irène, un concile a été réuni qui, plus tard, a été reconnu comme le septième concile œcuménique.

Ce concile a accepté les icônes en tant qu’objets de vénération, mais pas comme des objets d’adoration, car l’adoration n’appartient qu’à Dieu seul.

Les attaques contre les icônes ont continué même après le concile et elles ont finalement pris fin après plus d’un demi-siècle.

A ce moment-là, les icônes ont pu être introduites à nouveau dans les églises, sous le règne de l’impératrice Théodora.

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Dans l’évangile d’aujourd’hui, on insiste beaucoup sur la nature divine du Christ : Il est appelé le Seigneur, Celui qui a été crucifié puis qui est ressuscité, Celui qui a vaincu la mort, par sa mort et par sa résurrection d’entre les morts, Celui qui a le pouvoir sur la vie et sur la mort.

Les icônes sont les saintes images du Christ, de la Mère de Dieu et des Saints ou des Saintes de notre Eglise, qui sont vénérées autant dans les églises que dans les maisons.

Ces icônes sont devenues, au cours des huitième et neuvième siècles, le centre d’un conflit qui s’est étalé sur une période de près de 120 ans – ce qui est beaucoup !

L’enjeu de ces controverses et de ces querelles, autour des icônes, était très important : cela concernait à la fois la nature humaine du Christ et l’attitude chrétienne envers la matière.

A la fin du huitième siècle, le septième et dernier concile œcuménique, qui s’est réuni à Nicée – comme le premier concile – a proclamé que les saintes icônes pouvaient et même devaient rester dans les églises, pour y être vénérées avec la même vénération que celle que nous portons envers la Croix vivifiante ou le saint Evangile.

Toute église orthodoxe est remplie d’icônes et notre église Saint Serge, en particulier.

Nous trouvons des icônes sur l’iconostase, sur les murs, sur l’autel et derrière l’autel ; aux icônes s’ajoutent des fresques et des peintures sur les murs et sur les voûtes de l’église et du sanctuaire.

Chaque fidèle orthodoxe embrasse les icônes ; il se signe, se prosterne ou s’agenouille devant elles ; il allume des cierges à leur endroit pour demander l’intercession de celui ou de celle qui y est représentée.

On encense les icônes, on les porte en procession autour de l’église.

Pour nous, chrétiens orthodoxes, il est essentiel d’avoir des icônes, autant dans les églises que dans les maisons, parce que les icônes nous rappellent que le Fils de Dieu s’est incarné et que notre religion orthodoxe est une religion incarnée.

Dieu peut être représenté, dessiné et peint sur le bois d’une icône, parce qu’Il s’est fait homme et qu’Il a pris chair.

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Qu’est-ce que cela signifie que notre religion orthodoxe est une religion incarnée ? Cela veut dire qu’elle s’adresse à l’âme, à l’esprit et à l’intelligence de chaque fidèle, sans oublier de mobiliser son corps.

Lors de la célébration de la fête de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu, nous avons été les témoins que la Vierge Marie a été portée par les anges et qu’elle a été accueillie dans les cieux, y compris dans son corps qui n’a pas connu les affres de la mort.

Lorsque le Christ ressuscité s’est présenté au milieu de ses disciples, toutes portes fermées, Il a dit :

« Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi ; touchez-moi et voyez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’ai » (Lc 24,39).

Souvenons-nous des différents actes qui sont accomplis au cours de la célébration du baptême et de la chrismation dans l’église : l’immersion dans l’eau, l’onction d’huile, l’onction du saint chrême, l’aspersion d’eau, la tonsure des cheveux, etc. Tous ces gestes sont censés faire pénétrer la grâce de l’Esprit Saint dans toutes les parties du corps afin que la personne baptisée (adulte ou bien enfant) soit illuminée dans son corps et dans son âme, et remplie du Saint Esprit.

Amen

higoumène Alexis