dimanche 17 décembre 2023

28eme dimanche après la Pentecôte

sainte et grande martyre Barbara

saint et vénérable père théophore Jean Damascène

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

« Jésus, prenant la parole, a dit : Les dix n’ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ? » (Lc 17,17).

Lorsque le Seigneur nous pardonne et qu’Il nous accorde la guérison, Il attend de nous une réponse, une action de grâce et une parole de reconnaissance.

Si, au contraire, alors que nous avons été guéris, nous ne lui adressons pas une action de grâce, alors nous nous montrons indignes et ingrats à son égard.

Les neuf premiers lépreux ont été guéris mais ils ne sont pas revenus vers Jésus et ils n’ont pas donné gloire à Dieu. Nous ne lisons pas, dans l’Evangile, qu’ils seront sauvés.

Le plus important, ce n’est pas d’être pardonné et d’être guéri, mais c’est d’être sauvé.

Le Samaritain s’est prosterné aux pieds de Jésus et il Lui a rendu grâce.

Il s’est relevé d’entre les morts, il a été purifié et, à la fin, parce qu’il a cru dans le Christ, le Fils de Dieu, il a été sauvé.

Nous avons connu la maladie, puis nous avons été pardonnés et nous avons alors été guéris mais ce n’est pas suffisant devant Dieu.

Pour obtenir le salut, nous devons rendre grâce au Seigneur, reconnaître Son action ou Son intervention en notre faveur, puis nous engager avec Lui dans une relation personnelle.

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Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de la sainte et grande martyre Barbara, qui a vécu à la fin du troisième siècle.

Toute sa vie, elle n’a jamais cessé de rendre grâce à Dieu et de lui être fidèle.

Son père l’a comblée de tous les biens, il lui a donné une éducation poussée, mais il n’a pas réussi à l’empêcher de découvrir Dieu puis de Le connaître en trois Personnes.

Son père voulait la marier à un homme riche, mais elle a refusé, car elle désirait se consacrer au Seigneur.

Un jour, il s’est fâché contre sa fille.

Barbara a fait le signe de croix devant son père puis elle a ajouté : « Le Père, le Fils et le Saint Esprit, par ce signe les hommes sont sauvés ».

Son père est devenu fou de rage, il a voulu lui couper la tête. Barbara a réussi à lui échapper et elle s’est enfuie dans la montagne.

Plus tard, son père l’a livrée au gouverneur de la région, devant qui sainte Barbara a confessé sa foi dans le Christ.

Elle a aussitôt subi des tortures puis elle a été jetée en prison.

Mais, la nuit suivante, le Seigneur lui est apparue et Il l’a guérie de toutes ses plaies.

Finalement, le gouverneur a décidé de la faire décapiter. C’est son père qui, de ses propres mains, lui a tranché la tête.

La vengeance divine s’est révélée rapidement : sur le chemin du retour, la foudre a frappé son père et celui-ci a été immédiatement réduit en cendres.

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Nous connaissons bien cette parole édifiante de l’apôtre Paul, contenue dans son épître aux Romains :

« Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : à moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur » (Rom. 12,19).

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Aujourd’hui, nous célébrons également la mémoire de saint Jean Damascène qui est né à la fin du septième siècle.

A cette époque, la grande ville de Damas, capitale de la Syrie, était tombée sous la domination arabe.

L’empereur a commencé à tourmenter l’Eglise en s’opposant à la vénération des saintes icônes et saint Jean a envoyé de nombreuses lettres à Byzance pour justifier le culte des icônes, ce qui a suscité une haine féroce de l’empereur à son égard.

On lui a alors coupé la main droite.

Il a longuement prié la Mère de Dieu et, à la fin, il a retrouvé miraculeusement l’usage de cette main droite.

Il a décidé, en signe de reconnaissance et d’action de grâce – comme le Samaritain, purifié de la lèpre, et revenu sur ses pas pour donner gloire à Dieu- de consacrer sa main droite à la défense de la foi orthodoxe.

Il a aussi renoncé à ses fonctions officielles dans l’administration, il a vendu tous ses biens, il a distribué tout son argent et il est parti à Jérusalem afin de devenir moine.

Inspiré par l’Esprit Saint, il a été l’auteur de très nombreuses hymnes chantées à l’Eglise : il a, par exemple, composé le canon chanté lors de la nuit de Pâques ; de nombreuses hymnes pour les dimanches, selon les huit tons et plusieurs canons en l’honneur des fêtes du Christ, de la Mère de Dieu et des saints.

Il a défendu activement la vénération des saintes icônes en s’appuyant sur la réalité de l’Incarnation du Fils de Dieu.

Il s’est endormi dans la paix du Seigneur à l’âge de 75 ans.

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Il reste deux dimanches avant la fête de la Nativité du Christ.

Dimanche prochain, c’est le dimanche des saints Ancêtres du Seigneur, selon la chair — по плоти.

Notre diacre Nikola lira, au cours de la divine liturgie, la parabole du grand souper : « venez car tout est prêt ». Malheureusement, tous ceux qui étaient invités ont rejeté l’invitation et se sont mis à s’excuser.

Les saints Ancêtres, ce sont Abraham et tous ses descendants jusqu’au Christ.

Le dimanche suivant, c’est le dimanche des saints Pères, depuis Abraham jusqu’à Joseph, tous ceux qui ont annoncé la venue du Fils de Dieu selon la chair, auxquels on associe les justes et les prophètes.

Notre diacre Nikola lira, pendant la liturgie, la merveilleuse généalogie :

« Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères… ».

« Авраам роди Исаака; Исаак роди Иакова; Иаков роди Иуду и братю его... ».

C’est important de connaître l’histoire des Pères et des Ancêtres du Christ avant sa naissance.

Nous entendrons aussi cette autre parole si importante :

« Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations depuis David jusqu’à la déportation à Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ » (Mt 1,17).

Cela nous révèle que l’histoire se déroule selon le plan de Dieu, le dessein de Dieu, le projet de Dieu à l’égard de sa Création. Il existe bien une pensée divine qui organise et suscite les événements.  En somme, Dieu nous parle à travers les événements et c’est valable encore aujourd’hui.

Le dimanche suivant 7 janvier, c’est la fête de la Nativité du Christ et nous célèbrerons la divine liturgie selon saint Basile le Grand, ce qui nous mettra déjà en chemin vers le grand carême et la fête de la Résurrection du Christ.

Si vous le pouvez, selon vos disponibilités et vos forces, vous êtes vivement invités à participer aux vigiles de ces trois prochains dimanches, afin de mieux appréhender le mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu.

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Nous venons de rappeler et aussi de démontrer que c’est important de décrypter l’histoire.

Le 18 juillet 1924, a eu lieu l’acquisition du terrain de la colline Saint Serge, dans le cadre d’une vente aux enchères.

Le 1er mars 1925, a eu lieu la célébration de la première divine liturgie dans l’église Saint Serge.

Un premier réflexe, un peu sommaire, en restant à la surface des choses, serait de considérer que marquer un centenaire, fêter un jubilé, un anniversaire ou une commémoration, cela renvoie forcément à des festivités mondaines ou à des manifestations plutôt laïques.

Cependant, force est de constater que beaucoup de paroissiens et de paroissiennes ne connaissent pas ou connaissent peu l’histoire de la colline Saint Serge qui prend ses racines à la fin du 19ème siècle.

Par ailleurs, il est indispensable de se rappeler dans quel but cette colline a été acquise par notre archevêché, quel était le vœu, le projet et le dessein de Mgr Euloge. Aujourd’hui, nous devons nous considérer comme les continuateurs de l’œuvre de Mgr Euloge, sans la dénaturer. C’est là toute notre responsabilité, en nous souvenant des recommandations adressées par l’apôtre Paul à son enfant bien-aimé Timothée :

« Retiens dans la foi et dans l’amour qui est en Jésus-Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt, par le Saint Esprit qui habite en nous » (II Tim. 1 ; 13-14).

Nous avons l’intention, au niveau de la paroisse, de marquer le centenaire de l’église Saint Serge, qui abrite notre communauté, sans doute sur le dernier trimestre 2024 et le premier semestre 2025. Nous avons en tout cas le désir et le projet de l’entreprendre. Car nous savons bien que l’homme propose et Dieu dispose.

Amen

higoumène Alexis