dimanche 24 décembre 2023

29ème dimanche après la Pentecôte

dimanche des saints Ancêtres du Seigneur

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Un homme a donné un grand dîner et il a invité beaucoup de gens. A l’heure du repas, il a dit aux invités : « Venez, car tout est déjà prêt ».

Mais les invités se sont mis à s’excuser et ils ont rejeté l’invitation. A la fin, l’homme s’est fâché et il a dit : « Aucun des invités ne goûtera de mon dîner ».

Au fond, à travers cette parabole, Jésus nous pose une question à chacun d’entre nous : « Toi, vas-tu accepter ou refuser de participer au repas ? Vas-tu accepter ou refuser d’entrer dans le Royaume de Dieu ? ».

Nous nous approchons de la fête de la Nativité du Christ, c’est-à-dire de la naissance du Christ dans l’histoire des hommes. Nous devons nous préparer afin d’être dignes de participer à cet événement si important.

Ne ressemblons pas aux deux premiers invités : ils ont rejeté l’invitation parce qu’ils ont fait passer le service de l’argent avant le service de Dieu.

Ne ressemblons pas, non plus, au troisième invité : lui aussi a repoussé l’invitation parce qu’il a préféré sa situation et il n’a pas voulu tenir compte de l’urgence de l’Evangile.

Cette parabole nous accorde deux très importants enseignements : tout d’abord, nous ne pouvons pas entrer dans le Royaume sans une invitation de Dieu. Nous ne pouvons pas nous inviter nous-mêmes, nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes. C’est Lui l’unique Sauveur. Dans l’Evangile, Il s’est adressé à nous en prononçant ces paroles :

« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais, moi, je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit » (Jn 15,16).

Ensuite, celui qui sera exclu du Royaume n’aura qu’à s’en prendre à lui-même. Car c’est lui qui a refusé l’invitation qui lui a été faite d’entrer dans le Royaume de Dieu.

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Les Pères de l’Eglise ont institué, un peu avant la fête de la Nativité du Christ, de célébrer la mémoire des saints Ancêtres du Seigneur.

Les saints Ancêtres du Christ, ce sont le patriarche Abraham, puis son fils Isaac, puis Jacob, puis les douze patriarches qui sont les pères des douze tribus d’Israël.

Abraham était issu de la terre des Chaldéens, un peuple d’idolâtres.

A l’appel de Dieu, il n’a pas hésité un instant à quitter son pays, sa maison, sa famille et ses biens pour se rendre vers la Terre Promise. En écho à l’évangile d’aujourd’hui, il n’a pas refusé de participer au grand souper.

Nous aussi, ayant entendu l’appel du Seigneur « Venez, car tout est déjà prêt », nous devons suivre l’exemple d’Abraham : nous devons abandonner les choses temporelles, les apparences, ce qui n’est pas essentiel, ce qui disparaîtra tôt ou tard, et suivre, avec foi et pleine confiance, cet appel divin jusqu’à la Terre Promise. Nous devons quitter, du moins nous éloigner, autant que possible, de cette terre étrangère, de cette terre des passions, des vanités et des choses passagères de ce monde, pour emprunter le chemin qui mène au Royaume de Dieu.

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Il y a une autre figure, appartenant cette fois au Nouveau Testament, qui a entendu l’appel divin de quitter sa maison, sa famille et ses biens, pour devenir un témoin du Christ crucifié et ressuscité : c’est Saül le converti qui va devenir l’apôtre Paul.

Nous connaissons bien ce qui lui est arrivé. Il était en chemin et il approchait de la ville de Damas. Soudain, une lumière, venant du ciel, a resplendi autour de lui. il est tombé par terre et il a entendu une voix qui lui disait : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ». Il a répondu : « Qui es-tu Seigneur ? ». « А кто ты еси Господи; »

Quelquefois, dans nos épreuves, dans nos difficultés, nous sommes tentés de nous révolter contre Dieu et de lui poser cette même question, sur le ton du reproche : « Mais qui es-tu Seigneur ? ».

Le Seigneur a répondu à Saül : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Saül s’est relevé, il ne voyait rien. Il est resté trois jours sans voir, sans manger et sans boire. A la fin, le Seigneur est apparu à Ananias un disciple et lui a dit : « Lève-toi, va dans la rue et cherche un nommé Saül (…). Cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois et devant les fils d’Israël ». Puis le Seigneur a ajouté : « Je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom ».

La vie chrétienne est ainsi faite que, pour découvrir le Seigneur, pour mieux Le connaître, pour progresser dans la vie et grandir dans l’Eglise, nous devons passer par des souffrances, des tourments et des épreuves. C’est le chemin qu’ont emprunté tous les saints et les saintes de notre Eglise et il n’y a rien, là, qui doit nous surprendre.

Paul a entendu l’invitation « Venez, car tout est déjà prêt ». Il a accepté l’invitation de participer au grand souper. Après avoir été terrassé par cette lumière et après avoir été empoigné par la voix du Seigneur, il a mis finalement ses pas dans ceux du Christ et il est devenu son disciple.

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Vous pourriez être surpris d’entendre que je vous parle de l’apôtre Paul, le dimanche dédié aux Ancêtres du Seigneur. Il était de confession juive ; c’était un pharisien zélé, amoureux et respectueux de la Loi de Dieu ; comme tous les Ancêtres du Christ, il a entendu l’appel divin et il a quitté sa maison et sa famille, il a renoncé à sa réputation et à son autorité, il a perdu ses amis et son entourage, il a été persécuté et même martyrisé ; après avoir été touché par la lumière venant des cieux, il est resté pendant quinze années consécutives à essayer de comprendre le sens et la portée de cette rencontre surnaturelle avec le Sauveur, de même que la liste des Ancêtres s’est étalée dans le temps pour aboutir à Joseph le fiancé de Marie ; enfin, il s’est interrogé, dans la douleur, de savoir qui est le Seigneur.

Dans deux semaines, nous allons célébrer la fête de la Nativité du Christ à Bethléem et nous devons aussi, chacun d’entre nous, essayer d’appréhender, le mieux possible, le mystère du Fils de Dieu qui s’est incarné, qui a accepté de prendre sur Lui notre nature humaine et de vivre parmi nous, en se faisant semblable à nous. Nous devons tenter de le faire, en suivant le carême de Noël, surtout à travers le jeûne des yeux et du cœur, en abandonnant nos certitudes et en renonçant à nos habitudes de pensée, en marchant sur la voie de l’humilité et du repentir.

Amen

higoumène Alexis