40ème dimanche après la Pentecôte

 Dimanche du pardon-mémoire de l’expulsion d’Adam

(Mt 6 ; 14-21)

 

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

 

Reconnaître que, parfois, c’est difficile de pardonner aux autres.

Et même, parfois, c’est long de pardonner, ou bien nous ne voulons tout simplement pas accorder notre pardon à celui qui nous a outragés.

Néanmoins, comme nous venons de l’entendre, si nous ne pardonnons pas aux autres, alors le Seigneur ne nous pardonnera pas, aussi, nos nombreux péchés.

Allez, reconnaissons que nous sommes tous des pécheurs devant Dieu : à cause de notre manque de patience, notre manque de douceur, notre manque de générosité et notre manque d’amour.

Et aussi à cause de notre manque de prière, notre manque de dignité, notre manque de pureté, notre manque de foi et notre manque d’espérance.

Lorsque nous faisons des efforts pour pardonner, nous essayons de mettre, entre nos ennemis et nous, le pardon de Dieu Lui-même.

Lorsque nous pardonnons, nous quittons ce monde pécheur et nous regardons, pleins d’espérance, vers le Royaume des cieux.

A partir de demain, commence le grand carême. Nous allons jeûner pendant plus de quarante jours, pour chacun d’entre nous et selon nos possibilités.

Quand nous allons jeûner, ne soyons pas tristes ; au contraire, soyons joyeux, mais en secret, seulement à découvert devant la face de Dieu.

Alors, ce qui compte le plus, ce n’est pas le jeûne de la nourriture et de la boisson, c’est le jeûne des yeux, c’est le jeûne du cœur.

Il s’agit de renoncer aux plaisirs et aux divertissements. Nous devons nous purifier, consacrer à Dieu des moments de prière et de silence, loin du bruit de la foule et loin des tentations.

« Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Mt 6,21).

Notre corps est mortel et il ressuscitera à la fin de notre vie terrestre.

Notre âme est immortelle : aussi devons-nous faire notre possible pour l’élever vers le haut, c’est-à-dire vers le ciel.

Immédiatement après la fin de la liturgie, nous allons célébrer l’office des vêpres.

C’est un office liturgique unique, profond et particulièrement beau. Nous entendrons un grand prokimenon prononcé par le père-diacre ; après ce grand prokimenon, va commencer le grand carême.

« Ne détourne pas ta Face de ton serviteur, car je suis affligé !

Ecoute-moi sans tarder, prends soin de mon âme et délivre-la !

O Dieu, que ton salut me reçoive.

Que les pauvres voient et qu’ils soient dans l’allégresse !

Cherchez Dieu et votre âme vivra ! »

 

Les célébrants vont porter des vêtements liturgiques sombres, les lumières seront éteintes. Pour la première fois, nous entendrons la prière de saint Ephrem le Syrien.

 

Seigneur et maître de ma vie, éloigne de moi tout esprit d’oisiveté, d’abattement, de domination et de vaines paroles.

Accorde-moi un esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour, à moi ton serviteur.

Oui, Seigneur Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

 

Cette prière occupe une place très importante dans l’ensemble des prières liturgiques du grand carême.

Cette prière contient un enseignement très profond sur le repentir.

A la fin des vêpres, tous les fidèles se dirigent vers le prêtre et vers le diacre, et ils s’inclinent aussi l’un vers l’autre, pour demander pardon l’un envers l’autre.

Pendant ce rite du pardon, le chœur chante des chants de la fête de Pâques.

Cela signifie que nous allons marcher pendant plus de quarante jours dans le désert du grand carême. Mais déjà, tout au bout, brille la lumière de la résurrection du Christ.

Nous allons demander pardon, au moment où nous allons entrer dans le grand carême. Mais à qui précisément ?

. demandons pardon au Seigneur, en premier lieu, parce que nous oublions sans cesse de Lui rendre grâces pour tous les bienfaits qu’Il nous accorde chaque jour.

. demander pardon aux défunts qui sont morts, autour de nous, parce que nous n’avons pas su les aimer ni les comprendre.

. demander pardon aux membres de notre famille, qu’ils soient vivants ou bien qu’ils soient déjà endormis dans le Seigneur, qui nous ont, peut-être, attristés, que nous n’avons pas su aimer, honorer ni même supporter.

. demander pardon à ceux que nous avons blessés, injuriés, détestés, rejetés, pendant ce temps où Dieu les a placés sur notre chemin. Qu’ils soient présents, aujourd’hui, ou absents.

. demander pardon à tous ceux qui nous ont aimés, qui nous ont accueillis, qui nous ont aidés, qui nous ont secourus, mais que nous n’avons pas remerciés, que nous avons même oubliés, et que nous avons même, peut-être, déshonorés.

Amen.

higpumène Alexis