Dimanche 25 avril 2021 — 6ème dimanche du grand carême

 Entrée du Seigneur à Jérusalem

Dimanche des Rameaux

(Jn 12 ; 1-18)

 

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

 

« Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum » (Jn 12,3).

 

C’est le mystère de la personne du Christ, qui se révèle, en premier lieu, à ceux qui se trouvent dans la maison ; puis à ses disciples ; ensuite à la foule ; puis dans la première église.

Ce mystère de la personne du Christ, à la fin, se révèle à nous, plus de 2000 ans après ces événements.

 

Le parfum qui remplit toute la maison, c’est le signe que nous sommes dans l’intimité avec Dieu et que nous avons quitté notre temps déchu.

Puis, nous sommes devenus des disciples contemporains du Seigneur, et aussi ses témoins.

 

L’apôtre Paul compare le chrétien à la bonne odeur du Christ dans le monde.

 

« Nous sommes, en effet, pour Dieu le parfum du Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent :

Aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie » (2 Cor. 2 ; 15-16).

 

Mais ensuite, le parfum exprime aussi l’idée que le Christ, en tout cas le Christ ressuscité, est affranchi de la servitude, du temps et de l’espace.

C’est justement ce que nous lisons dans l’évangile de saint Jean le théologien :

 

« Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! » (Jn 20,19).

 

« Jésus trouva un ânon, et s’assit dessus » (Jn 12, 14).

 

Les quatre évangiles racontent l’entrée de Jésus à Jérusalem.

Mais le récit dans l’évangile selon saint Jean est court et simple.

Saint Jean, le théologien, celui qui prononce des mots sur le mystère de Dieu, place Jésus au milieu du récit et présente le Christ s’approchant, par un geste sans parole.

 

Lorsque Jésus enseigne ses disciples comment prier, Il leur demande de ne pas multiplier des paroles inutiles, afin d’être mieux entendus par Dieu.

 

« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés.

Ne leur ressemblez pas ; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.

Voici donc comment vous devez prier :

Notre Père qui es aux cieux ! … » (Mt 6 ; 7-9).

 

A partir de ce soir, nous entrons dans la grande semaine de la Passion : c’est une invitation à aller, en silence, jusqu’à la fête de la résurrection du Christ.

 

Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de notre saint Père Basile, évêque de Riazan.

Saint Basile a commencé son ministère épiscopal à Mourom.

Il édifiait le peuple par l’exemple de ses vertus.

Un jour, il a été calomnié par jalousie pour la pureté de son cœur.

On l’a accusé du fait qu’il menait une vie débauchée, comme le fils prodigue.

On a voulu le punir, on a même essayé de le tuer.

Saint Basile a défendu son innocence.

Toute la nuit, il a célébré la vigile dans sa chapelle.

Le lendemain matin, il s’est rendu dans la cathédrale de l’Annonciation et il a prié devant l’icône de la Mère de Dieu.

Il a mis toute son espérance dans la Très Sainte Mère de Dieu.

Ensuite, il a pris l’icône et il est allé vers la rivière, où les gens l’attendaient, afin de le chasser de la ville.

Saint Basile a pris sa mantia et il l’a étalée sur l’eau : il est monté dessus, comme sur une barque, tenant l’icône dans ses mains.

Ainsi, saint Basile est arrivé à Riazan et il a été accueilli par le peuple avec une grande solennité.

A la fin, il est resté dans cette ville.

Au dix-septième siècle, ses reliques ont été découvertes intactes et transportées dans la cathédrale de Riazan.

C’est une tradition de notre Eglise russe orthodoxe : saint Basile porte secours à tous ceux qui l’invoquent et le prient avant un départ en voyage, sur terre, sur mer et dans les airs.

 

Amen.

higoumène Alexis