Dimanche 11 juillet 2021

Troisième dimanche après la Pentecôte

Saints et vénérables Serge et Germain, de Valaam, thaumaturges

(Mt 6 ; 22-33)

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

« L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé » (Mt 6, 22).

Pendant le temps du grand carême, le plus important de tout, c’est le jeûne des yeux.

Le jeûne des yeux signifie : la recherche du silence, de l’isolement, de l’étude, de la lecture, de la contemplation et, enfin, de la prière.

Lorsque nous regardons une icône, à la maison ou à l’église, nous ne le faisons pas seulement par les yeux corporels. Nous le faisons aussi par nos yeux spirituels, par les yeux de notre intelligence.

Alors se produit un miracle : notre regard va au-delà des limites de l’image sainte, il porte au-delà des limites du bois de l’icône, il atteint, de façon mystérieuse, la personne qui y est représentée : c’est-à-dire le Christ, la Mère de Dieu ou bien le Saint.

« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Mt 6, 33).

Saint Séraphin de Sarov nous a enseignés que le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de la grâce du Saint Esprit.

Ainsi, lorsque nous prions, lorsque nous jeûnons, lorsque nous veillons au cours de la nuit, lorsque nous venons à l’église, lorsque nous communions, c’est, avant tout, pour acquérir le Saint Esprit dans notre cœur.

Tout ce que nous entreprenons est fait dans le but de nous purifier, afin de recevoir le don de l’Esprit Saint.

« Cherchez premièrement la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Mt 6, 33).

La justice de Dieu, nous savons bien ce que c’est : aider notre prochain, partager avec les pauvres, être attentifs aux malheurs des autres, être patients, être humbles, être miséricordieux, ne pas aspirer à la gloire des hommes.

Chercher la justice de Dieu, cela signifie : renoncer au jugement de notre prochain, renoncer à l’accomplissement de notre propre justice, renoncer à notre propre volonté et accepter que la volonté de Dieu se réalise

C’est difficile de prononcer cette parole tirée de la prière du Notre Père : « que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Cette béatitude est également compliquée à dire : « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : car ils seront rassasiés ! » (Mt 5, 6).

Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de nos vénérables pères saint Serge et saint Germain, fondateurs du monastère de Valaam et thaumaturges.

Notre saint Père Serge était originaire d’Orient et il était grec par ses parents.

Il est venu jusqu’en Carélie, dans le grand Nord, afin d’y annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile.

Il s’est installé dans l’île principale du lac de Ladoga, où, selon la tradition, l’apôtre André a établi une croix.

Saint Serge a vécu ici comme un véritable ascète, pendant presque soixante ans, par le jeûne et la veille.

Il rayonnait la joie et la paix du Saint Esprit.

Pendant la journée, il recopiait les livres saints et il proclamait la Parole de Dieu aux habitants de l’île, qui lui demandaient d’être baptisés dans la foi orthodoxe.

Petit à petit, il a fondé un monastère à l’endroit où il vivait.

Dans les dernières années de sa vie, saint Serge a dirigé ses moines, puis il a vécu dans une grotte, où il a rendu son âme à Dieu.

Saint Germain a été le disciple de saint Serge et il l’a remplacé dans la direction du monastère.

Il ressemblait à son maître spirituel par son ascèse et par ses œuvres.

Puis il est mort et il a été enterré près de la tombe de saint Serge, à l’endroit de la croix de saint André.

Les deux saints Pères Serge et Germain, après leur mort, ont continué par leurs miracles à protéger le monastère ainsi que les habitants de la contrée.

On les invoquait et on les vénérait comme les protecteurs des navigateurs.

Le monastère s’est développé, il s’est agrandi, à cette époque on l’a appelé « le Mont Athos du Nord ».

Au seizième siècle, le monastère de Valaam a été entièrement détruit et il est resté à l’abandon pendant près de deux siècles.

C’est précisément le tsar Pierre le Grand qui a ordonné de procéder à sa reconstruction.

L’épanouissement du monastère est arrivé à la fin du seizième siècle, quand le métropolite Gabriel a envoyé, ici, le starets Nazaire de Sarov.

Celui-ci a fait construire la grande église de la Transfiguration et il a conduit de nombreux moines, par la voie droite, vers le Royaume de Dieu à travers l’ascèse et la prière.

Avant la révolution, dans le monastère de Valaam, vivaient plus de 1500 moines.

Ce monastère a été rendu à l’Eglise en 1989 et, aujourd’hui, on compte plus de 100 moines. Il est en voie de retrouver sa gloire précédente.

Amen.

higoumène Alexis