Dimanche 5 septembre 2021

Onzième dimanche après la Pentecôte

Saint Callinique, patriarche de Constantinople

 (Mt 18 ; 23-35)

 

 

 

 

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

 

 

Un serviteur du roi lui devait dix mille talents.

Alors, ce serviteur l’a supplié : « Seigneur, sois patient envers moi, et je te paierai tout ce que je te dois. Je t’en prie ».

Le roi l’a écouté, il a été touché, il a montré de la compassion, à la fin, il l’a laissé partir et lui a remis sa dette.

 

Nous sommes tous, chacun d’entre nous, semblables à ce serviteur, parce que Dieu, malgré notre indignité, notre éloignement, notre ignorance, notre péché, nous a rétablis.

Dieu nous a rappelés, Il nous a accueillis, Il nous a comblés de ses biens, Il nous accordé sa grâce divine.

Dieu nous a promis que nous deviendrons des citoyens de son Royaume, si nous Lui restons fidèles.

Nous ne devons pas ressembler à ce serviteur méchant et ingrat qui a tout simplement oublié tout ce qu’il a reçu.

 

Gardons en mémoire ces paroles terribles :

« Je t’avais remis ta dette car tu m’avais supplié de le faire ».

« Tu devais alors avoir pitié de ton compagnon car j’ai eu pitié de toi ».

 

Le serviteur a été pardonné et il a ainsi reçu une grâce immense, mais il ne l’a pas compris.

Il n’a pas mesuré la grâce qui lui a été donnée, voilà pourquoi nous disons qu’il est un serviteur méchant et ingrat.

 

Dans la prière du « Notre Père », il existe une parole qui est pour nous très difficile à accomplir : « et remets-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs ».

Et pourtant le Seigneur nous a laissé cet enseignement que nous devons suivre :

 

« Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ;

Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Mt 6 ; 14-15).

 

Le chrétien orthodoxe, c’est celui qui a entendu cette parole de l’évangile, qui a été pardonné, à qui la dette a été remise par le Seigneur et qui est lié, par sa vie, à la seule grâce divine.

Chacun d’entre nous doit sincèrement pardonner à son prochain, de tout son cœur, sans aucun calcul, afin de devenir digne de notre Père céleste.

 

Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de notre saint Père Callinique, patriarche de Constantinople.

Au cours de sa vie, il a beaucoup pardonné, même à ses ennemis, même à ceux qui l’ont fait souffrir.

Saint Callinique a été soumis à la persécution par l’empereur qui ne pouvait pas supporter ses reproches sur sa conduite.

 

Un jour, l’empereur l’a convoqué et lui a demandé de prononcer une prière pour la destruction d’une église, située tout près du palais impérial, car il voulait aménager, à cet endroit, une fontaine et une salle de réception.

Saint Callinique lui a répondu que, dans l’Eglise, il existe des prières pour la consécration des églises mais il n’y a pas de prières pour leur démolition.

Il a expliqué à l’empereur que Dieu a créé le monde afin qu’il demeure dans une situation stable, et non pour sa corruption.

Finalement, le saint patriarche a été obligé de se rendre obéissant, et il a inventé la prière suivante :

 

« Gloire à Dieu qui supporte tout cela, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen ».

 

Au bout du compte, l’église s’est effondrée et a été détruite.

 

Plus tard, l’empereur a fait arrêter saint Callinique et l’a rendu aveugle.

Puis il l’a envoyé en exil à Rome.

Là, on l’a enfermé et on l’a emmuré vivant. C’est terrible !

Au bout de quarante jours, l’endroit où il était a été ouvert, on l’a trouvé vivant. C’était un miracle !

Quatre jours après, le saint Patriarche s’est endormi dans le Seigneur et a été enterré dans l’église des saints apôtres Pierre et Paul.

 

Amen.

higoumène Alexis

St Callinique, moniale Juliana (Sokolova), Serguiev Possad