dimanche 24 septembre 2023

16ème dimanche après la Pentecôte avant la croix

saint Silouane de l'Athos

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de notre vénérable père Silouane de l’Athos.

Il est né en Russie dans une pauvre famille paysanne, dans la province de Tambov.

A l’âge de vingt-deux ans, après le service militaire, il s’est rendu sur la sainte Montagne de l’Athos. Il est devenu moine dans le grand monastère russe de Saint Panteleïmon.

Saint Silouane repoussait les mauvaises pensées par la prière de Jésus, qu’il prononçait sans cesse : pendant la journée, durant ses occupations, et surtout pendant la nuit.

Il consacrait presque entièrement la nuit à la prière, debout ou assis sur un tabouret. Il ne s’accordait qu’une heure ou deux pour le sommeil.

Un jour, au cours des vêpres, le Christ lui est apparu, qui le regardait doucement et avec joie. Par la suite, il était sans cesse tendu vers le Sauveur, en disant ces paroles jour et nuit :

« Mon âme languit après le Seigneur et, avec des larmes, je Le cherche. Comment pourrais-je ne pas Te chercher ?  Tu m’as donné de vivre de ton Saint Esprit ».

A l’âge de trente ans, il a été tonsuré moine du petit habit.

Au cours d’une nuit, saint Silouane a demandé au Seigneur comment pourrait-il trouver l’humilité ?

Le Christ lui a répondu :

« Garde ton esprit en enfer et ne désespère pas ».

Saint Silouane a alors mesuré et compris que tous ses efforts et toute son ascèse doivent être tendus vers l’humilité du Christ.

Il priait sans cesse pour tous, surtout pour les défunts, et il disait, par ailleurs, que la connaissance de la vérité résidait dans l’amour des ennemis.

A l’âge de quarante-cinq ans, saint Silouane a été tonsuré moine du grand habit. Plus tard, il a été nommé économe du monastère.

Le matin, il répartissait le travail entre les moines puis il retournait dans sa cellule afin de prier pour tous les hommes, pour leurs familles et pour le monde entier.

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Le serviteur, qui n’a pas fait fructifier le talent qui lui a été confié, est considéré comme un serviteur méchant et paresseux, puis comme un serviteur inutile.

Ce mauvais serviteur n’a rien fait de mal : pire, il n’a rien fait.

La vie chrétienne ne se réduit pas à une attitude de piété ni à de bons sentiments, elle implique des œuvres, des actions, des efforts, un engagement, une implication, des risques, des responsabilités.

Juste après la parabole des talents, dans l’évangile de saint Matthieu, nous pouvons lire la grande fresque du jugement dernier qui compte ces deux sentences bien connues :

« Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites » (Mt 25, 40).

« Toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites » (Mt 25, 45).

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Saint Silouane, pendant toute sa vie, s’est efforcé de multiplier les talents que Dieu lui avait accordés, et il a accompli toutes sortes d’actions : la prière, la veille, le jeûne, le repentir, les efforts, la recherche de l’humilité, la tentative d’imiter l’humilité du Christ, l’amour des ennemis, la répartition des travaux au sein du monastère en tant qu’économe, les conseils dispensés autour de lui.

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La première lecture de l’Evangile se rapporte à la croix :

« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ».

Saint Silouane accordait une foi totale dans la personne du Seigneur et il croyait sans hésiter dans la promesse de la Résurrection et de la vie éternelle. C’est intéressant de se rappeler les derniers instants de son parcours sur terre.

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Nous sommes en 1938, quelques mois avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Saint Silouane est âgé de soixante-douze ans.

Il est calme mais il ne se sent pas très bien. Il s’assoit sur son lit, la souffrance se lit sur son visage.

On lui pose la question de savoir s’il va mourir et il répond : « Je n’ai pas encore atteint l’humilité ».

Son état de santé empire rapidement. Il est gravement malade. Les jours précédents, il a communié tous les jours.

Son entourage immédiat observe comment il s’approche du grand mystère de la mort. Mais le moment exact de sa mort est resté caché.

Il garde le silence. Il regarde avec douceur, son visage est très pâle. Il parle d’une voix faible mais distincte : « Bien, je me sens bien ».

Il est couché sur le dos, calme, immobile, les yeux fermés.

Il entend l’office des matines malgré l’éloignement de la chapelle. Il est donc tout à fait conscient et en pleine possession de ses moyens.

Un peu plus tard, l’infirmier vient lui rendre visite et il est très étonné de le trouver déjà mort. Personne ne l’a entendu expirer. Telle a été la douceur et la discrétion de son départ vers Dieu.

Selon la règle, comme il est moine, son corps est cousu dans le rasson. Le rasson est le manteau ecclésiastique aux très larges manches et de couleur noire, qu’on porte au-dessus de la soutane, et qui fait ressembler celui qui le porte à un ange terrestre ou à un homme céleste.

Après la célébration des funérailles, son corps est transporté au cimetière, situé en dehors des portes du monastère. Son corps, enveloppé dans le rasson, est déposé directement dans la tombe, sans cercueil.

Amen

 

higoumène Alexis