dimanche 11 février 2024

36eme dimanche après la Pentecôte

transfert des reliques du saint hiéromartyr Ignace le théophore

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

 

La femme cananéenne a d’abord crié vers Jésus :

« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ».

« помилуй мя, Господи, сыне давидов ».

Puis elle s’est présentée devant Lui en disant :

« Seigneur, aide-moi ».

« Господи, помози ми »

Cette femme a prononcé deux invocations qu’on entend souvent au cours des offices liturgiques. Ainsi, cette femme païenne a adressé à Jésus le début d’une prière chrétienne dans l’espoir qu’elle sera écoutée.

Jésus a alors reconnu que la foi de cette femme était immensément grande et c’est pourquoi il lui a été dit :

« Qu’il te soit fait comme tu le veux ».

 « буди тебе якоже хощеши »

A l’instant même, sa fille a été guérie.

Ainsi, ceux qui veulent entrer dans l’église et qui veulent suivre le Christ doivent, en premier lieu, montrer leur foi et leur confiance ainsi que leur espérance en Lui.

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Aujourd’hui, nous célébrons le transfert des reliques du saint hiéromartyr Ignace, porteur de Dieu ou théophore. Durant toute sa vie, saint Ignace a montré une foi indestructible dans le Seigneur.

Il était l’évêque d’Antioche : à cette époque, c’était la capitale de la Syrie et la ville la plus importante de tout l’Orient chrétien. Souvenons-nous que c’est l’apôtre Pierre qui a fondé le siège épiscopal d’Antioche.

Saint Ignace encourageait les fidèles à se réunir autour de leur évêque, autour des prêtres et des diacres, aussi souvent que possible, en particulier le dimanche, c’est-à-dire le jour du Seigneur, pour célébrer ensemble la divine liturgie.

Après la liturgie, il encourageait les fidèles à montrer dans leur vie, dans leur conduite vis-à-vis des autres, dans leurs actions, leurs paroles et leurs actions, la même harmonie et la même charité qu’à l’église.

Il encourageait les fidèles à éviter les disputes et à chasser la haine.

Un jour, l’empereur a décidé, sous peine de mort, de soumettre tous les habitants au culte des idoles et au culte de sa propre personne.

L’empereur s’est rendu à Antioche et il a persécuté les chrétiens sur place. Saint Ignace n’a pas eu peur de se présenter devant lui et il a confessé, en sa présence, Dieu et son Fils unique Jésus-Christ.

L’empereur lui a demandé : ‘es-tu le disciple de celui qui a été crucifié’ ? Il a répondu : ‘Oui, je le suis’. Puis il lui a demandé : ‘pourquoi t’appelle-t-on porteur de Dieu’ ? Il a répondu : ‘parce que je porte en moi le Christ vivant’.

Alors l’empereur a ordonné qu’il soit conduit à Rome et qu’il soit livré aux lions.

Pendant le voyage, saint Ignace a encouragé tous les fidèles à imiter la douceur et l’humilité du Christ : dans les persécutions, devant les injures et les moqueries des païens.

Finalement, il est arrivé à Rome et il a été accueilli par les chrétiens de cette ville.

Le jour de son exécution, il est entré dans l’arène : les lions se sont précipités sur lui et l’ont dévoré en quelques instants.

Ses précieuses reliques ont été récupérées par les fidèles et ont été ramenées à Antioche.

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Saint Ignace d’Antioche ou saint Ignace le théophore a été le troisième évêque d’Antioche après saint Pierre et Evodé. Il est rangé parmi les pères apostoliques et dans la deuxième génération des Pères de l’Eglise, après les apôtres. A cette époque, Antioche était la troisième ville de l’Empire, après Rome et Alexandrie, et comptait 500.000 habitants environ.

Comme c’est indiqué plus haut, il a été arrêté et transféré à Rome pour être mis à mort dans l’arène : on espérait faire de sa mort un exemple afin de freiner l’expansion du christianisme. Au contraire, sur le chemin qui l’amenait à la mort, il a rencontré et encouragé de nombreux chrétiens et il a adressé sept lettres particulièrement inspirées.

  • Lettre à Polycarpe, évêque de Smyrne et disciple de saint Jean l’évangéliste :

« Tous, peinez ensemble les uns avec les autres, ensemble combattez, luttez, souffrez, dormez, réveillez-vous, comme les intendants de Dieu, comme ses serviteurs. Le chrétien n’a pas pouvoir sur lui-même, mais il est libre pour le service de Dieu ».

  • Il définissait l’eucharistie comme « un remède d’immortalité, un antidote à la mort ».
  • Lettre aux Ephésiens: « Priez sans relâche pour les autres hommes (…). En face de leurs colères, vous, soyez doux (…), en face de leurs erreurs, vous, soyez fermes dans la foi (…). Soyons leurs frères par la bonté et cherchons à être les imitateurs du Seigneur ».
  • D’autres citations:
  • « il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais une eau vive qui murmure et dit en moi : ‘viens vers le Père’.
  • « il ne suffit pas d’être appelé chrétien, il faut l’être en effet ».
  • « je ne suis pas encore pour autant un vrai disciple. Nous manquons de tant de choses pour que Dieu ne nous manque pas ».
  • « Aimez à vous réunir souvent pour louer Dieu et lui rendre grâce. Rien n’est préférable à la concorde ; elle fait cesser la guerre du ciel et de la terre ».
  • Lettre aux Romains: « Que je devienne donc la pâture des bêtes. C’est par elles qu’il me sera donné d’aller jusqu’à Dieu. Je suis le froment de Dieu. Que je sois donc moulu par les dents des bêtes pour devenir le pain immaculé du Christ ».

Selon saint Ignace d’Antioche, tout ministère dans l’Eglise est un sacrifice. L’évêque, le prêtre, le diacre, l’hypodiacre, le lecteur : il donne sa vie, autant que possible, pour les fidèles du Christ. Il n’appartient pas à lui-même, mais à l’Eglise. Il n’a d’autre aspiration, dans sa vie, que d’être utile à son Maître, à son Dieu. Son désir, c’est de ne pas décevoir son Sauveur. Son ambition, c’est de devenir martyr.

Amen

higoumène Alexis

 

Ménologe de Basile II, Constantinople, fin Xe- début XIe Bibliothèque Vaticane