Dimanche 1er mai 2022

Deuxième dimanche après Pâques

Dimanche de l’apôtre Thomas

 (Jn 20 ; 19-31)

 

Le Christ est ressuscité !

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

Aujourd’hui, c’est le deuxième dimanche après Pâques, c’est aussi le dimanche de l’apôtre Thomas.

Mais je vais revenir vers ce que nous avons entendu pendant le temps de la grande et sainte semaine.

En effet, tout est allé très vite et il est utile de se rappeler l’enseignement profond qui nous a été donné dans tous ces offices liturgiques très riches.

« Veillez et priez » (Mt 26, 41) nous a dit Jésus.

« Veillez et priez » a répété l’Eglise dans les chants et les prières.

Nous avons veillé durant toute la grande et sainte semaine, afin d’accompagner Jésus dans ses souffrances. Mais la vigilance nous est demandée de façon permanente, parce que le Seigneur est proche.

Chacun de nous doit attendre le Seigneur dans sa vie de tous les jours à travers la prière, à travers les sacrements et à travers la rencontre avec son prochain.

Le Seigneur a lavé les pieds de ses serviteurs qui étaient ses apôtres.

C’est certainement le plus grand exemple de son humilité.

Comment comprendre que notre Sauveur a accepté humblement de laver les pieds de ses disciples ?

« Jésus est sorti dehors, portant une couronne d’épines et un vêtement pourpre.

Et Pilate leur a dit : voici l’homme » (Jn 19, 6).

« Voici l’homme ».

L’homme, présenté aux Juifs par Pilate, est un homme de douleurs, un serviteur souffrant, privé de beauté et méprisé.

Nous portons tous une responsabilité vis-à-vis de la crucifixion de Jésus.

Oui, chacun de nous, par son péché, est responsable vis-à-vis de la passion du Christ.

C’est à cause de nous qu’Il a été cloué sur la croix.

« La tunique était sans couture, depuis le haut en un seul tissu » (Jn 19, 23).

Le vêtement du Christ, tissé d’un seul morceau, sans couture, représente l’Eglise.

L’Eglise ne doit pas être déchirée par des disputes, par des schismes et par des hérésies.

Les dernières paroles, prononcées par Jésus sur la croix, sont des versets de psaumes.

C’est donc que la mort du Christ est l’accomplissement des Saintes Ecritures.

Dans les évangiles de saint Matthieu et de saint Marc, les dernières paroles de Jésus sont un cri d’abandon et même d’angoisse.

Il s’est senti arraché de Dieu, éloigné de Dieu et éloigné de la vie.

« Et vers la neuvième heure, Jésus s’est écrié d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46 – Mc 15, 34).

Au contraire, dans l’évangile de saint Luc et de saint Jean, les dernières paroles de Jésus sont marquées par la paix.

Il remet son œuvre, son service et sa vie à son Père.

« Jésus s’est écrié d’une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il a expiré » (Lc 23, 46).

« Quand Jésus a pris le vinaigre, Il a dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, Il a rendu l’esprit » (Jn 30).

Les deux moments sont vrais et complémentaires.

Il n’y a pas de contradiction : d’un côté, il y a le sentiment d’être abandonné ; de l’autre côté, il y a le sentiment que tout, sur la terre, a été accompli.

Ainsi, la mort du Christ sur la croix est à la fois le plus triste événement, et sa plus grande gloire.

Le jour du samedi saint, il y a eu un grand calme et un grand silence.

Le Seigneur Dieu a été déposé dans le tombeau, celui qui représente la vie a reposé dans la mort.

Le repos du Seigneur, dans le tombeau, correspond au repos de Dieu après les six jours de la Création.

Le repos de Dieu, le samedi saint, pour nous chrétiens, représente le nouveau sabbat.

La descente du Christ en enfer se produit pas seulement le samedi saint.

C’est aussi la présence du Christ dans la multiplicité de nos enfers, qu’ils soient personnels ou communautaires : dans nos maladies, dans nos souffrances, dans nos découragements.

Afin de nous sauver, Dieu renonce à ses vertus divines, Il accepte de nous ressembler, Il accepte de mourir en chacun de nous, dans notre malheur, dans notre tristesse, dans notre enfer personnel.

Rappelons-nous les paroles que nous adressons souvent à Dieu dans nos prières, au cours des offices liturgiques, avec une grande espérance dans sa miséricorde :

« Car tu es un Dieu bon et ami de l’homme, et nous te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles ».

Le Christ est ressuscité !

Amen

Higoumène Alexis