dimanche 27 août 2023

12eme dimanche apres la Pentecôte

avant-fête de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

« Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Personne n’est bon, seul Dieu est le Bon » (Mt 19, 17).

«что мя глаголеши блага; никтоже благ, токмо един Бог» (Мф 19, 17).

L’important n’est pas de demander ce que tu peux faire de bon, l’important est de chercher et de trouver Celui qui est bon, c’est-à-dire Dieu.

La religion, c’est, avant toutes choses, non pas une affaire morale ; ce n’est pas d’abord d’accomplir des actions vertueuses et de ne pas entamer de mauvaises actions.

Nous entendons souvent, au cours des offices liturgiques, cette parole qui qualifie l’être et la personne de Dieu :

« Car Tu es un Dieu bon et ami des hommes ».

«яко благ и человеколюбец Бог еси...»

Marthe s’inquiète et s’agite pour beaucoup de choses. Or, une seule chose est nécessaire : écouter attentivement la parole de Dieu.

Jésus a dit au jeune homme :

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, puis viens et suis-moi » (Mt 19, 21).

C’est-à-dire, sois mon disciple.

La vie chrétienne, c’est de marcher sur le chemin de la perfection, c’est de s’efforcer de devenir parfait.

Saint Matthieu, dans son évangile, nous rappelle cette invitation que Jésus adresse à chacun d’entre nous :

« Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48).

«будите убо вы совершени, якоже отец ваш небесный совершен есть» (Мф 5, 48).

Le Christ nous invite à nous éloigner de notre confort, à quitter nos habitudes, à marcher sur un chemin nouveau et presque inconnu, sur lequel Il veut nous accompagner.

C’est une décision personnelle difficile à prendre : c’est pourquoi le jeune homme part, silencieux et triste.

L’obstacle des richesses n’est pas le principal obstacle à surmonter : il faut se faire plutôt tout petit, devenir modeste, surtout revêtir l’humilité et chercher, autant que possible, à ne dépendre que de Dieu.

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Hier, c’était le jour de la mémoire de saint Tikhon de Zadonsk, évêque de Voronège, thaumaturge.

Sa vie est une très bonne illustration de l’évangile d’aujourd’hui : il a cherché, sans cesse, Celui qui est bon, le Très-Haut ; il a été guidé et éclairé par les commandements de Dieu ; il a poursuivi la perfection, à travers le repentir, la dépossession, l’humilité et l’amour des ennemis ; il a renoncé aux biens, aux honneurs, au confort et aux habitudes rassurantes ; enfin, il s’est fait tout petit pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu.

Sa vie, que j’ai résumée ici, est particulièrement attachante.

Il est né, au début du 18ème siècle, dans une famille pauvre, dans un village du diocèse de Novgorod.

Il est devenu moine sous le nom de Tikhon ; la même année, il a été ordonné prêtre. Il a été élevé à la dignité épiscopale puis il a été nommé évêque de Voronège.

Il s’est efforcé de relever le niveau culturel et moral du clergé de son diocèse, en déployant une grande activité : il visitait les paroisses, il enseignait la vérité de l’Evangile, il exhortait tous les chrétiens à se considérer comme les membres du corps du Christ et il apportait à toute âme, plongée dans l’affliction, la consolation du Seigneur.

Dans son activité pastorale, il n’a pas économisé ses forces physiques et morales : aussi, au bout de cinq années seulement, il s’est épuisé et il a dû renoncer à sa charge d’évêque pour des raisons de santé.

Il s’est alors retiré dans le modeste monastère de Zadonsk, situé à 80 km de Voronège, où il est resté jusqu’à sa mort, en édifiant la sainte Eglise par ses prières, par ses conseils et par ses ouvrages.

Il était incompris des moines du monastère et, en particulier, du supérieur. Mais, dans sa charité, il éprouvait une sincère compassion pour tous ceux qui le calomniaient ou qui l’injuriaient.

A partir de l’âge de 55 ans, il est entré en complète réclusion : il ne recevait plus de visiteurs et il ne parlait pratiquement plus aux autres.

Puis, pendant quatre années, il a profondément médité sur la mort, devant le cercueil qu’il avait fait préparer.

Un jour, à la suite d’une vision, il a été atteint de paralysie et il est resté cloué au lit. Il s’est endormi quelques jours plus tard dans la paix du Seigneur. Il était âgé seulement de 59 ans.

Son culte a commencé immédiatement après sa mort et il s’est diffusé rapidement à toute la Russie.

Il a été glorifié officiellement par l’Eglise près de 80 ans après sa mort, lorsqu’on a exhumé ses saintes reliques conservées intactes.

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Lorsque saint Tikhon luttait contre les mauvaises pensées ou qu’il tombait dans le découragement, il prononçait le verset d’un psaume bien connu :

« C’est un bien pour moi, Seigneur, que tu m’aies humilié ».

«благо мне, Господи, что ты смирил меня».

Dans son testament, il s’est inspiré de saint Jean Chrysostome et il a écrit :

« Gloire à Dieu pour tout ! Gloire à Dieu d’avoir pris soin de moi et pour toutes les consolations qu’Il m’a accordées ».

«слава Богу за всё! слава Богу за заботу обо мне и за все утешения которые Он дал мне».

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Amen

higoumène Alexis