dimanche 10 septembre 2023

14ème dimanche après la Pentecôte

vénérable père Moïse l'Ethiopie

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

Alors le roi a dit à ses serviteurs : les noces sont prêtes mais les conviés n’en étaient pas dignes.

Les invités au repas n’en étaient pas dignes.

Dieu appelle et invite tous les fidèles, gratuitement, à entrer dans son Royaume.

Ainsi, refuser une telle invitation signifie se montrer indignes de Lui et ne pas respecter la bienveillante générosité de Dieu.

Le roi a dit à cet homme : mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Il est resté silencieux.

La parabole nous enseigne le caractère intérieur et spirituel du Royaume des cieux.

L’habit de noces, c’est un cœur nouveau, c’est une justice intérieure, c’est la purification de l’âme et la foi dans le Sauveur.

Finalement, il y a une seule condition qui nous est demandée pour entrer dans l’Eglise et y être acceptés : c’est de revêtir le vêtement blanc du baptême.

Pour entrer dans la salle des noces, il faut avoir reçu le saint baptême, il faut aller dans la présence de Dieu et prendre conscience de la grâce d’avoir été invités.

La dignité que nous pouvons offrir, ce n’est pas notre mérite personnel, notre situation, nos bonnes actions. C’est plutôt notre disponibilité par rapport à Dieu, c’est la bonne disposition de notre cœur, c’est accepter de recevoir quelque chose de Lui.

Cette grâce que nous accorde le Seigneur, nous devons vouloir nous en revêtir et en faire notre vêtement ; cette grâce doit recouvrir notre pauvre vie imparfaite.

Nous devons faire de cette grâce divine le cœur de notre vie.

Nous devons accepter de changer de vêtement, porter un habit spirituel pour aller à la rencontre de Dieu, quitter notre vêtement de travail et enfiler un habit de noces.

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Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire du vénérable père Moïse l’Ethiopien.

Il était chef d’une bande de brigands mais, un jour, à l’occasion d’un accident, sa conscience s’est réveillée : il a été touché par l’amour du Christ, il a pris en haine le péché (ainsi que sa vie passée) et il a pratiqué un ardent repentir.

Il a été baptisé et il s’est retiré dans le désert pour s’adonner à l’ascèse et à la prière.

Il continuait à être attaqué par les forces du démon et il a décidé de rendre visite à un grand prêtre qui lui a donné ce conseil :

« Il faut chasser la mauvaise habitude par la bonne habitude de la vertu ».

Il est retourné dans sa cellule et, pour reprendre l’image de la parabole d’aujourd’hui, il s’est efforcé de porter un habit de noces. Concrètement, il a pratiqué le jeûne, le travail pendant la journée, les longues prières, les veilles au cours de la nuit, enfin un amour ardent pour ses frères.

Moïse avait acquis une grande faveur auprès de Dieu et il est devenu prêtre. Il enseignait ses disciples à demeurer dans leur cellule, comme s’ils étaient dans un tombeau, morts à tout homme. Il leur disait :

« Reste assis dans ta cellule et ta cellule t’enseignera toutes choses ».

Moïse était âgé de 75 ans quand il a appris que les barbares Maziques allaient attaquer le monastère. Il n’a pas voulu fuir et plusieurs de ses disciples sont restés courageusement avec lui.

Ces barbares Maziques ont détruit le monastère et ils ont tué tous ceux qu’ils trouvaient. Ils sont arrivés à la cellule de Moïse et de ses disciples et ils ont massacrés les saints Pères.

On a vu alors sept couronnes descendre du ciel et reposer au-dessus de leurs corps. C’était le signe que le Seigneur avait reçu leur âme dans son Royaume et les avait glorifiés.

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Dimanche dernier, après la liturgie, nous avons célébré une panikhida en mémoire des 330 personnes mortes à l’occasion du terrible attentat perpétré contre une école à Beslan en Ossétie du Nord, en septembre 2004. Il y a donc 19 ans. Plus de 180 enfants ont été tués.

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L’histoire de la vie du père Moïse l’Ethiopien m’a fait penser à l’assassinat des moines de Tibhirine, il y a presque trente ans en arrière.

En 1996, sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, en Algérie, ont été enlevés et séquestrés durant plusieurs semaines.

Puis, deux mois plus tard, on a annoncé leur assassinat. Les têtes de ces moines ont été retrouvées neuf jours après.

Ces sept moines de Tibhirine ont été béatifiés en 2018 par le pape, en même temps que les autres martyrs d’Algérie.

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Ce soir et demain matin, nous allons commémorer la décollation de saint Jean Baptiste : le fait qu’on lui ai tranché la tête dans sa cellule.

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Eh oui, l’histoire des saints et des saintes de notre Eglise n’est pas toujours très drôle. Elle est remplie de nombreux exemples de saints qui ont été persécutés, martyrisés, crucifiés et assassinés durant leur vie sur terre.

Mais, et c’est là notre grande consolation — утешение, Dieu continue et continuera de susciter, parmi son peuple, des saints et des saintes, remplis de la grâce divine et témoins de la lumière du Royaume à venir.

Amen

higoumène Alexis