dimanche 1er octobre 2023

17 ème dimanche après la Pentecôte

dimanche après l'élévation de la Croix du Seigneur

 

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

Aujourd’hui, nous sommes le dimanche après l’élévation de la Croix du Seigneur. Dans l’évangile qui vient d’être lu et entendu, Jésus nous a donné cet enseignement :

« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive ».

Le jour de notre baptême, nous avons fait la promesse de devenir des disciples du Christ. C’est précisément pour cette raison que nous portons une croix autour du cou.

Lorsque nous prononçons la prière du Notre Père, nous exprimons de façon sincère cette demande :

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Cela signifie que nous devons renoncer à faire notre volonté et nous efforcer que la volonté divine s’accomplisse en tout ce que nous faisons et nous disons, autant que possible. C’est difficile et cela demande un long et patient apprentissage.

Chacun d’entre nous doit prendre ou porter sa croix : il ne s’agit pas de la croix que nous avons choisie librement.

Il s’agit d’une autre croix : c’est la part de souffrance et d’épreuves que Dieu nous a donnée à titre personnel. A travers cette souffrance, Dieu attend justement que nous devenions meilleurs.

Soyons persuadés que Dieu n’est pas méchant et qu’Il ne veut pas nous faire souffrir. Mais nous devons apprendre à accepter les épreuves de bon gré.

La vocation de tout chrétien, c’est de suivre le Christ, c’est-à-dire de marcher derrière Lui. Souvenons-nous des circonstances lorsque Jésus a appelé ses premiers disciples.

Il leur a dit à eux qui étaient de simples pêcheurs de poissons : « laissez vos filets, laissez votre père, suivez-moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ».

La Croix du Seigneur est tellement importante dans l’Eglise orthodoxe que celle-ci est vénérée de façon distincte, à trois reprises, au cours de l’année liturgique :

-le 14 septembre : c’est la fête de l’exaltation de la Croix du Seigneur.

-le 1er août : c’est la fête de la procession de la Croix du Seigneur.

-le troisième dimanche du Grand Carême.

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Je souhaite vous parler brièvement de plusieurs saints très peu connus, dont nous fêtons aujourd’hui la mémoire ou dont c’est aujourd’hui le jour, et qui ont mis la Croix du Seigneur au centre de leur pèlerinage sur la terre. J’utilise le mot de « pèlerinage » car ils n’ont jamais cessé d’être des citoyens du ciel, alors qu’ils étaient dans le monde.  Ils ont pleinement réalisé les paroles que nous avons chantées hier soir et que nous chanterons à la fin de la liturgie, en signe de la vénération de la sainte Croix du Christ :

« Et ta sainte résurrection, nous la glorifions ».

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Nous célébrons aujourd’hui la mémoire de notre saint Père Eumène, le thaumaturge, évêque de Gortyne, en Crète.

Pendant toute sa vie, il a pratiqué à la fois une stricte ascèse et une extrême humilité. C’est que la Croix signifie un combat permanent contre les passions et notamment contre l’esprit de vaine gloire.

Un jour, les habitants de Gortyne l’ont obligé à devenir leur évêque. Il a finalement accepté et il a exercé ce ministère avec sagesse et une grande modestie.

Il n’a jamais oublié le sens de la Croix au cours de son ministère pastoral : comme nous l’avons dit précédemment, le fait de renoncer à sa propre volonté et d’accepter que s’accomplisse, à tout moment, la volonté divine.

Il a réalisé de nombreux miracles : un jour, il a mis fin, par sa prière au Seigneur, à une grande sècheresse. Eh oui, la Croix suppose aussi d’accorder de longs moments à la prière qui correspond à un effort personnel pour se tenir en relation avec Dieu, avec sobriété et vigilance.

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Nous comptons plusieurs Géorgiens dans notre communauté.

Nous célébrons également, aujourd’hui, la mémoire de trois saints martyrs, tous trois princes de Géorgie. Ils ont renoncé à eux-mêmes, ils ont porté vaillamment la Croix que le Seigneur a posée sur leurs épaules et ils ont marché derrière Lui, sans broncher.

Ces trois princes avaient organisé, un jour, une rébellion en vue de libérer la Géorgie orientale de la domination perse. Ils ont remporté une première victoire mais celle-ci a été de courte durée. Le Shah de Perse (nous sommes au milieu du 17ème siècle) a donné l’ordre au roi de lui livrer les chefs de la rébellion, en menaçant de détruire tout le pays.

Les trois princes se sont livrés d’eux-mêmes, volontairement, et ils se sont déclarés prêts à subir un châtiment pour sauver le peuple géorgien.

Ils ont d’abord refusé la proposition du Shah de se convertir à l’Islam.

Ils n’ont pas eu peur de témoigner ardemment de leur foi chrétienne orthodoxe.

Ils ont subi des persécutions.

A la fin, deux d’entre eux ont été découpés en deux et décapités.

Le troisième prince a, lui aussi, été découpé en morceaux.

Les corps mutilés des trois saints martyrs ont été exposés à l’air libre.

C’est alors qu’une lumière a resplendi au-dessus d’eux, pendant la nuit, en signe de leur accueil – on pourrait presque dire de leur assomption- dans le Royaume de Dieu.

« Devant ta Croix, nous nous prosternons ô Maître … ».

 

Amen

higoumène Alexis