Dimanche 31 janvier 2021

34ème dimanche après la Pentecôte

 Saints hiérarques Athanase et Cyrille, archevêques d’Alexandrie (Lc 18 ;18-27)

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

« Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?

Jésus lui répondit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul » (Lc 18 ; 18-19)

Cet homme considère la religion, avant tout, comme une affaire morale, comme un ensemble de règles morales, qu’il est nécessaire de suivre et de respecter.

Non, la religion, en tout cas, dans la compréhension de l’Église orthodoxe, en premier lieu, ne consiste pas dans le fait d’accomplir telle chose et de ne pas commettre telle autre chose.

Non, la religion, c’est, d’abord, une relation et une proximité avec le Seigneur, c’est aussi une relation avec son prochain, dans tous les cas c’est une relation constituée à la fois d’amour et de crainte.

Ne pas voler, ne pas tuer, honorer son père et sa mère, ce sont de bonnes choses, mais ce n’est pas suffisant, évidemment, pour entrer dans le Royaume de Dieu et espérer obtenir la vie éternelle.

Non, le Royaume de Dieu ne s’achète pas avec de l’argent ; il ne s’obtient pas non plus par des vertus, par des qualités, par des actions ou bien par des mérites.

Afin de pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu, l’homme ne doit pas aspirer à posséder davantage ni chercher à avoir plus, mais plutôt s’efforcer d’être : être une personne, être un disciple du Seigneur, être miséricordieux vis-à-vis des autres.

Jésus nous a enseignés que, pour les riches, c’est difficile d’entrer dans le Royaume de Dieu.

Le riche, ce n’est pas seulement celui qui possède beaucoup d’argent. Le riche, c’est celui qui remplit un travail accaparant, celui qui exerce des responsabilités importantes, celui qui est occupé par de nombreuses formes d’activités.

Le riche, c’est aussi celui qui cherche à atteindre la gloire des hommes, celui qui recherche le succès, celui qui espère obtenir le pouvoir.

Toutes ces choses ne durent pas et elles disparaissent ensemble avec ce monde qui passe, ce monde éphémère et prétentieux.

Pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu, il est préférable de faire l’acquisition des vertus contraires : la pauvreté d’esprit, l’humilité, la patience, un travail caché effectué dans l’obscurité, la prière dans le secret du cœur, une profession ou un métier modeste.

Pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu, nous devons accepter toutes les épreuves qui nous tombent dessus : la calomnie, les humiliations, les malheurs, les souffrances et, à la fin, la mort.

Nous pouvons lire cet enseignement dans l’évangile selon saint Jean le théologien :

« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » (Jn 16,33).

Et puis il y a encore un autre enseignement tout aussi important et empreint d’une grande sagesse chrétienne, que nous trouvons dans la deuxième épître du saint apôtre Paul à Timothée :

« Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes projets, ma foi, ma douceur, mon amour, ma constance, mes persécutions, mes souffrances. A quelles souffrances n’ai-je pas été exposé à Antioche ? (….). Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. » (2 Tim 3 ; 10-12).

Amen.

higoumène Alexis


Le royaume de Dieu (19ème s.)